1 chômeur sur 5 rencontre des difficultés pour lire et écrire

Publié le Vendredi 12 Juillet 2013
1 chômeur sur 5 rencontre des difficultés pour lire et écrire
1 chômeur sur 5 rencontre des difficultés pour lire et écrire
Deux chômeurs sur dix seraient en difficulté pour lire et pour écrire. Cette « maîtrise insuffisante des savoirs de base », handicapante pour un grand nombre de demandeurs d'emploi, a été constatée par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) lors de sa dernière enquête.
À lire aussi

L'illettrisme est un handicap qui n'épargne pas l'univers professionnel. Bien au contraire, comme le démontre l'enquête de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui constate une nouvelle fois que le manque de connaissances et la maîtrise insuffisante des savoirs de base représentent un obstacle conséquent pour s'intégrer sur le marché du travail. En effet, l'enquête indique que 5 millions de Français en âge de travailler sont concernés par ces difficultés assimilables à l'illettrisme. 21% des demandeurs d'emploi avouent éprouver des problèmes fondamentaux à l'écrit, que ce soit avec la lecture de mots, la production de mots écrits, ou bien encore la compréhension de texte. Les difficultés rencontrées dans la pratique écrite de la langue influe également sur les futures qualifications, observe la Dares : « Une personne ayant des difficultés à l'écrit déclare en moyenne un salaire net inférieur de 450 euros à celui d'une personne sans difficulté », note l'enquête.

Salariés et chômeurs concernés

Les personnes déjà en poste sont elles aussi confrontées à ces mêmes difficultés, rendant ainsi leurs journées de travail beaucoup plus complexes : « La maîtrise imparfaite de l'écrit et de la lecture peut devenir de plus en plus handicapante du fait des évolutions des méthodes de travail dans les entreprises et les administrations. Les consignes orales et directes diminuent au profit d'instructions écrites : modes opératoires, consignes de sécurité, bordereaux de commande ou de livraison, notices d'utilisation des machines, messageries électroniques... », remarque l'enquête de la Dares. Le manque de maîtrise de la langue française complexifie aussi la recherche d'emploi. Candidature à rédiger ou e-mail à envoyer deviennent le pire des casse-têtes pour ces chômeurs qui peinent à l'écrit : « 30% des chômeurs en difficulté face à l'écrit cherchent un emploi depuis au moins deux ans », précise la Dares. Les chômeurs qui connaissent des difficultés en lecture ont quant à eux 1,7 fois plus de probabilités de ne pas trouver d'emploi.

L'éducation en cause

D'après la Dares, les problèmes rencontrés par les personnes ayant du mal à lire et à écrire découlent de leur niveau d'instruction et de leur parcours scolaire, souvent chaotique : « Plus le niveau d'études est faible, plus les difficultés à l'écrit ont tendance à augmenter. 45% des adultes en difficulté n'ont jamais été diplômés et 5% jamais scolarisés », indique la Dares. Des remises à niveau et des stages de perfectionnement pour une meilleure maîtrise des savoirs de base existent. Celles-ci sont souvent proposés par les structures d'accompagnement telles que Pôle Emploi pour essayer de pallier cet handicap, avec lequel le demandeur d'emploi a tant bien quel mal appris à vivre au quotidien.

Camille Coutant

VOIR AUSSI

Illettrisme en entreprise : l’État lance un plan d’action
Comment rechercher un emploi sans diplôme ?

Moins d'un chômeur sur deux a retrouvé un emploi après avoir suivi une formation