« Etre une mère de famille qui travaille, c'est Koh Lanta en pire ! »

Publié le Vendredi 09 Septembre 2011
« Etre une mère de famille qui travaille, c'est Koh Lanta en pire ! »
« Etre une mère de famille qui travaille, c'est Koh Lanta en pire ! »
Comment annoncer sa grossesse à son patron ? Supporter une journée de travail avec des nausées ? Dégoter une place en crèche pour son bébé ou encore progresser dans sa carrière quand on doit quitter son boulot à 18 heures ? Autant de questions auxquelles la blogueuse Marlène Shiappa répond sans tabou dans son « 1er guide des mères actives ». Enfin un ouvrage qui déculpabilise et propose de vraies solutions pratiques aux mamans !
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Terrafemina : Pourquoi ce guide sur la conciliation travail-maternité ?

Marlène Shiappa : J’ai créé le blog Maman travaille en 2008. Je me suis aperçue à cette époque qu’il y avait beaucoup de blogs destinés aux mamans et d’autres aux femmes actives. Mais rien au milieu qui ne reliait les deux. C’était un peu schizophrène comme situation, comme si ces deux problématiques n’avaient rien à voir. J’ai fait le même constat du côté des livres. C’est ce qui m’a poussé à écrire ce guide pratique sur la gestion travail-maternité. Il s’agit d’un des soucis majeurs des femmes actives aujourd’hui. Sur Maman travaille, l’article le plus lu est : « Comment travailler avec des nausées ? ».  Ce qui montre qu’il y a un vrai besoin d’informations. J’ai voulu à travers ce guide répondre aux soucis quotidiens des mères de famille de façon humoristique. Mon idée était de mettre en perspectives les études, les témoignages, les conseils d’experts et apporter des solutions pratiques.

TF : Concrètement quels sont les grands défis des mères de famille ?

M.S. : Cela commence dès que l’on regarde son test de grossesse et qu’il est positif. Quoi qu’on en dise, c’est stressant de l’annoncer à son patron. Toute la période grossesse au travail n’est pas évidente. Il m’est apparu important de rappeler les droits des femmes enceintes car elles ne les connaissent souvent pas. Puis, il y a le retour au bureau et la question du mode de garde. De nombreuses femmes se demandent aujourd’hui si elles vont pouvoir retourner travailler. Et ce n’est pas toujours par choix qu’elles restent à la maison. La culpabilité est également omniprésente. L’image de la mère idéale, largement relayée par les médias, pèse sur les femmes qui craignent de négliger leur vie de famille. Et lorsqu’on sait qu’elles exercent encore au quotidien 80% des tâches ménagères, il est indispensable de définir le rôle du conjoint-papa. Mais tout n’est pas négatif bien sûr. Au contraire, je veux aussi montrer dans mon livre, qu’on peut être mère sans pour autant renoncer à toute évolution professionnelle. Certaines femmes se servent de la maternité comme d’un booster de carrière. Le défi de manager et mère de famille est réalisable.

TF : Quels sont les trois conseils que vous donneriez à une mère active en cette période de rentrée ?

M.S. : Avant tout réussir à déléguer dans le travail et dans la vie familiale. Et pour cela, pas de secret, il faut s’appuyer sur le papa quand on peut. Les mamans ne doivent pas hésiter à renoncer à des tâches quotidiennes si elles peuvent les confier à d’autres personnes. On n’est pas une mère indigne parce qu’on n’est pas à la sortie de l’école ou encore en RTT le mercredi. A la maison, les parents peuvent faire un tableau de partage des tâches pour se répartir les obligations. Mon deuxième conseil serait de se mettre moins de pression. L’important est de ne pas se comparer aux autres, ni se fixer des objectifs inatteignables. Enfin la rentrée peut être l’occasion de s’informer sur ses droits et d’engager, pourquoi pas, une réflexion dans son entreprise. On peut essayer de diffuser les bonnes pratiques en informant les managers sur ce qui se fait (télé travail, crèche interentreprise…). Finalement tout le monde y est gagnant.

Maman travaille
Maman travaille « Le 1er guide des mères actives », publié chez First

Crédit photo : Brand X Pictures

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