Etudiante option sex toys

Publié le Mercredi 12 Mai 2010
Etudiante option sex toys
Etudiante option sex toys
Il existe bien des façons d’arrondir ses fins de mois lorsque l’on est étudiant. Caroline, elle, a choisi de vendre des sex toys à domicile. Reportage dans une soirée de shopping coquin entre amis…
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Canards, dentelles, lubrifiants, rabbits roses, violets et bleus... Sur la table, les sex toys ont volé la vedette aux très classiques " Tupperware ", star des réunions privées de la ménagère de moins de cinquante ans. Dans cet appartement de la banlieue de Montpellier, cinq couples trinquent dans une ambiance bon enfant. Moyenne d'âge : trente ans. Sur fond d'apéro entre amis, se cache en réalité un rassemblement bien particulier. Si l'on est venu boire un verre et discuter, on est là aussi pour s'occuper de son plaisir et de celui de son, sa ou ses partenaires.

A l'organisation : Caroline, dix-neuf ans. A peine majeure, cette étudiante aux Beaux Arts, originaire de Saverne (Bas-Rhin), baigne depuis quelques mois dans l'univers des plaisirs, de la sensualité et de l'érotisme. " Je ne fais que présenter des articles, c'est tout ", précise-t-elle. "C'est une activité comme une autre ". Sauf que Caroline ne vend pas n'importe quelle gamme de produits : de la lingerie, des jouets intimes allant du vibromasseur aux boules de geisha, des jeux pour couples, des cosmétiques érotiques et pleins de petits accessoires coquins. Du sexe récréatif ni trash ni pervers. Un seul mot d'ordre : le plaisir.

Le domaine peut paraître surprenant quand on n'a que dix-neuf ans et que l'on s'adresse à un public généralement plus mûr. D'ailleurs, les vendeuses ont généralement une trentaine d'années. " Mon jeune âge ne pose pas de problèmes. Déjà, je parais plus âgée. Mais je crois surtout que le sexe n'a pas d'âge. J'ai rarement affaire à des clients de plus de quarante ans. Si les gens sont là, c'est qu'ils sont ouverts. "

Si présenter des cockrings (à savoir des anneaux vibrants sensés renforcer l'érection et stimuler le clitoris) et vanter les mérites d'une gamme de boîtes en plastique qui passent au micro-ondes ont de prime abord peu de points communs, le job de vendeuse reste le même. " Je ne suis en aucun cas conseillère conjugale. Je ne livre que très rarement mes expériences personnelles, sauf lorsque l'ambiance s'y prête. Les gens ne sont pas intrusifs ". Une chose est sûre, la réunion est l'occasion rêvée pour poser les questions que l'on n'avait jamais osé demander auparavant. Et nos invités de la soirée ne s'en privent pas. Les " Comment ça marche ? ", " ça donne quelle sensation ? " côtoient les questions plus techniques : " ça se mange ? ", " ça fonctionne avec des piles LR6 ? ".

Parmi ses amis, son petit boulot surprend souvent. Surprend, mais intéresse et surtout titille. " Certaines de mes amies me disent souvent qu'elles seraient incapables de faire ça, d'autres organisent depuis des soirées privées que j'anime ". Et ses parents dans tout ça ? " Ce qui leur importe, c'est que je m'épanouisse dans tout ce que j'entreprends, aussi bien dans mes études que dans mes loisirs et activités parallèles ", avoue Caroline, même si d'emblée, ils n'ont pas accueilli son nouveau job avec le sourire. " Au début, ils se sont imaginés beaucoup de choses, ils auraient préféré que je sois serveuse ; mais ils me font confiance et ont vite compris qu'en réalité ça n'avait rien de bizarre ".

Les gadgets érotiques ont aujourd'hui bien changé. Des menottes, fouets, et autres combinaisons en cuir, relégués aux milieux underground et sado maso, le marché s'est élargi et cible désormais un public de toutes générations, qui a envie de nouveautés et d'expérimenter de nouvelles pratiques... Finalement, le fameux canard a trouvé sa place dans nos tables de chevet. Et le secteur explose littéralement. Le résultat des ventes de la soirée est là pour nous en convaincre. Au total, deux coffrets vendus, de la lingerie et plusieurs flacons d'huile de massage. Les clients dépensent en moyenne cinquante euros chacun par soirée. " On travaille beaucoup à l'occasion des enterrements de vie de jeunes filles, mais pas seulement. J'ai vendu pas mal de coffrets pour Noël, souvent un cadeau fait à l'autre ou pour des amis ", lance-t-elle avec le sourire." On devient vite accro à ses petits piments de la vie de couple ", glisse entre deux soutiens gorges l'hôte de la soirée.

" En fait, j'aime l'ambiance conviviale et détendue qui se dégage de ces réunions, je me sens à l'aise dans mon rôle ". Caroline semble d'ailleurs décidée à poursuivre l'aventure tout au long des cinq années d'études qui lui restent avant l'obtention de son diplôme. " J'ai choisi cette formule car elle offre l'avantage de disposer d'horaires flexibles et d'une rémunération intéressante " (ndlr 20% sur les ventes). La jeune fille gagne entre 250 et 300 euros par mois. Elles sont de plus en plus nombreuses à exercer tout comme Caroline cette activité d'appoint. En 2009, les contrats de vendeuse à domicile se sont multipliés avec l'effet " crise ". Alors pourquoi vendre des sex toys plutôt que n'importe quel autre produit ? Il est certain que le succès de ce créneau ne lui a pas échappé. " Les sex toys sont à la mode, ça marche plutôt très bien en ce moment. Je fais de bonnes ventes et apparemment le planning des soirées ne désemplit pas grâce au bouche à oreille ".