Trois conseils pour travailler à l'étranger

Publié le Lundi 06 Mai 2013
Evelyne  Rys
Par Evelyne Rys Coach emploi

Première femme ingénieur major de Telecom Paris Tech, Evelyne Rys a derrière elle une belle carrière de management opérationnel dans de grands groupes internationaux (IBM, Cisco...).
Les enjeux de...

Trois conseils pour travailler à l'étranger
Trois conseils pour travailler à l'étranger
Vous venez de prendre un poste qui va vous permettre de travailler avec d'autres nationalités. Que vous partiez travailler à l'étranger ou que vous fassiez partie d'une équipe internationale, vous allez vous confronter à des cultures différentes et vous allez devoir revoir certains de vos automatismes ou modes de pensée.
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1. Soyez conscient de la réputation professionnelle internationale des Français

Dans le monde professionnel international, le Français n’est pas perçu de manière très positive. Si on reconnaît à notre pays de grandes qualités en matière de culture et de gastronomie, le travailleur Français est plutôt perçu comme prétentieux, mal organisé, désobéissant et râleur. Il s’agit bien sûr de clichés, mais mieux vaut le savoir afin d’éviter d’adopter des comportements qui pourraient renforcer ces a priori. Par exemple, soyez attentif à arriver à l’heure à vos rendez-vous, surtout si vous travaillez avec des pays nordiques pour qui la ponctualité est la première des politesses. Avec les pays du Sud et en particulier l’Espagne, évitez l’arrogance. Avec l’Allemagne, faites un effort du côté de l’organisation et de la discipline. Quant aux Anglais, débrouillez-vous pour leur faire oublier votre nationalité, la guerre de Cent ans a laissé des traces et le Français n’a définitivement pas bonne presse ! Avec les autres continents, vous serez plutôt perçu globalement comme un Européen et il est probable que vos collègues auront des stéréotypes moins précis sur vous en tant que Français.

2. Identifiez les domaines où les différences de culture s’expriment

Les spécialistes de la multiculturalité distinguent 7 domaines dans lesquels les différences de culture s’expriment :
La capacité à contrôler les événements : je crois que je peux tout contrôler, « quand on veut on peut », ou bien je crois que tout est écrit d’avance « inch’allah »

Le rapport au temps : je crois que le temps est abondant « soyons relax ! », ou je crois que le temps est compté « vite, dépêchons-nous ! »

L'action versus l'émotion : je crois que l’important est d’agir (le « faire ») ou je crois que l’important est de ressentir (l’ « être »)

L’organisation : j’aime les rapports hiérarchiques ou j’aime les rapports égalitaires

La notion de territoire : je protège mon territoire (compétition) ou je partage mon territoire (collaboration)

Mode de communication : je suis direct, formel et sans émotion ou bien j’enrobe, je tourne autour du pot, j’évite de froisser

Mode de pensée : je suis pragmatique, j’aime avant tout expérimenter sur le terrain ou bien je suis théoricien, j’aime raisonner dans l’abstrait.

Quelques illustrations des incompréhensions qui naissent de ces différences culturelles :
Un Français croit avoir obtenu un engagement de résultat ferme de son collègue italien, alors que celui-ci s’est dans son esprit simplement engagé à essayer sans garantie de réussite.
Un Allemand démarre chaque journée par un « bonjour » tonitruant, une poignée de main à vous arracher les doigts pour ensuite s’enfermer dans son bureau au grand regret de son collègue Français qui aurait eu besoin d’un sourire et d’une courte conversation à la machine à café pour bien commencer la journée.
Un Français au travail croit impressionner un Américain lors de la défense d’un dossier en évoquant de grandes théories qui viennent appuyer son dossier alors que l’Américain ne s’intéresse qu’aux faits concrets et déteste les théories qu’il trouve fumeuses et pédantes.

3. Faites preuve d’ouverture

Débranchez votre « machine à juger », ne relevez pas chaque différence comme étant un problème et n’imposez pas votre culture comme la seule possible. Une attitude ouverte consiste à évoquer les différences sans les associer à des bonnes ou mauvaises pratiques et sans chercher à convaincre l’autre de changer. Chaque coutume a ses avantages et ses inconvénients, c’est une question d’habitude et de point de vue. Votre collègue américain dit bonjour de loin, ne serre jamais la main et frise le malaise si vous tentez de lui faire la bise ? Au lieu de le plaindre d’être aussi coincé, songez au nombre de fois où vous avez accepté des marques d’affection de collègues que vous n’appréciez pas et au supplice des lendemains de jour de l’an où tout le monde se croit obligé d’embrasser tout le monde. Votre collègue allemand ne supporte pas vos retards, n’essayez pas de le rééduquer et de lui expliquer les délices de l’attente. Demandez-lui plutôt comment il fait pour toujours être à l’heure, ça vous évitera peut-être de rater votre avion de retour !

En résumé, votre expérience internationale sera d’autant plus intéressante et constructive que vous arriverez à vous convaincre que vous avez plein de choses à découvrir et à apprendre des autres. Et c’est parce que vous aurez accepté que les autres vous enrichissent qu’à leur tour les autres accepteront de s’enrichir de votre culture.

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