Evelyne Platnic Cohen, PDG de Booster Academy : l'efficacité commerciale comme business model

Publié le Lundi 06 Janvier 2014
Evelyne Platnic Cohen, PDG de Booster Academy : l'efficacité commerciale comme business model
Evelyne Platnic Cohen, PDG de Booster Academy : l'efficacité commerciale comme business model
L'entrepreneuriat n'était pas une évidence pour elle, la vente si. Meilleure vendeuse à 21 ans, directrice commerciale à 23 ans, créatrice d'entreprise à 30 ans, pour Evelyne Platnic Cohen tout est allé très vite. Portrait d'une « self-made woman » devenue la PDG de Booster Academy.
À lire aussi


A 21 ans, un chasseur de tête lui avait prédit qu’elle serait chef d’entreprise. A 45 ans, Evelyne Platnic Cohen est aujourd’hui PDG de Booster Academy, un centre d’entraînement intensif à la vente qui aide notamment les entrepreneurs, les professions libérales ou encore les ingénieurs à développer leurs compétences commerciales. « Au début des années 2000, j’avais créé Mémento conseil, une société classique de formation commerciale, raconte l’entrepreneuse. Mais un soir alors que je rentrais de week-end, deux clients m’ont appelé avec des problématiques différentes. J’ai compris que ce que nous proposions ne répondait pas à leurs attentes. J’ai alors imaginé sur le chemin du retour un nouveau business model qui apportait à la fois de la valeur ajoutée à mon client et à moi-même ». Evelyne Platnic Cohen lance donc Booster Academy en 2008. « Des ateliers aux e-learning, en passant par les indicateurs de performance, nous avons utilisé toutes les formules possibles. Nous avons, en somme, industrialisé la personnalisation. » Pour 2500 euros en moyenne, le centre d’entraînement intensif à la vente propose ainsi un programme de suivi sur le long terme (8 demi-journées sur six mois). Au total, douze niveaux sont accessibles dans les cinq établissements créés depuis.

« À 23 ans, j’étais directrice commerciale du pôle hôtelier »

Pourtant, l’entrepreneuriat n’était pas vraiment une voie que celle qui se décrit comme une « self-made woman » avait envisagée. En 1990, après « seulement » un Deug de sciences-éco, la jeune femme est embauchée chez Vivendi. « Au bout d’un an, j’étais meilleure vendeuse. Et à 23 ans, j’étais directrice commerciale du pôle hôtelier. » Un poste qu’elle occupe jusqu’à ce que Nexity (ancienne filiale de Vivendi) décide de se séparer de cette branche au début des années 2000. « J’ai alors changé de domaine, je me suis retrouvée dans le secteur immobilier. Ça me plaisait moins et puis j’étais surtout très enceinte avec une cinquantaine de vendeurs à chapoter ». En 2001, Evelyne Platnic Cohen décide donc de s’arrêter. « J’ai commencé par écrire un livre, celui que je ne trouvais pas et qui m’avait toujours manqué (Vendre aux grands comptes et aux comptes stratégiques, éditions EMS). Trois semaines après l’avoir commencé, je l’amenais chez un éditeur. Ensuite, j’ai créé mon premier cabinet de conseil en relation client. » « Une évidence », après toutes ces étapes.

« L’échec m’a construite, autant que j’ai appris de mes réussites »

Aujourd’hui, après six années d’existence, Booster Academy enregistre un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. « Ce qui me rend la plus fière, c’est de voir que j’avais raison de croire en ce business model. Des échecs, j’en ai eu sûrement, mais je les ai oubliés. Les réussites aussi d’ailleurs. On les digère et puis on veut aller plus loin. Mais ce qui est certain, c’est que l’échec m’a construite autant que j’ai appris de mes réussites. » Une expérience qu’elle souhaite aujourd’hui partager : « J’ai passé dix ans dans les réseaux professionnels et ça m’a énormément aidée. J’ai été "mentorée" par des hommes comme par des femmes qui m’ont fait évoluer dans la vie. Aujourd’hui, j’essaie à mon tour d’être un mentor, de pousser les femmes à aller au bout de leurs envies, à être décomplexée par le business, à comprendre cet univers, car je pense que l’on manque encore cruellement de modèles féminins. »

Evelyne Platnic Cohen, elle, a eu une maman « à la maison » et « a aimé ça » : « Il en est autrement pour mes propres enfants (14 et 16 ans) et ce n’est pas parfait. On n’est jamais là au bon endroit, au bon moment, on fait un peu de dégâts. Mais je ne me suis jamais encombrée de ces complexes ou de ces regrets. » Peut-être parce qu’en plus de son caractère qu’elle décrit comme « très affirmé », elle a réussi à trouver un équilibre dans sa vie personnelle : « J’ai toujours un mari ! », sourit-elle, « 20 ans de mariage tout de même ! » : « Il est moins pris que moi et m’a permis d’avoir une stabilité de ce côté-là. Tout est plus simple quand on est deux dans tout ça... »

VOIR AUSSI

Juliette Rapinat Freudiger : "J’ai repris Loxos parce que je voulais être libre"
Elysabeth Benali, France Paratonnerre : "J’aime entreprendre et prendre des risques"
Stéphanie Hamelin, Esprit Sushi : la franchise qui remplace les maîtres sushi
Marie-Pierre Canovas : Eurosites ou l’art de la location événementielle
Corinne Roucard, SynapCell : "De la recherche académique à la création d’entreprise"