Comment marche une couveuse d’entreprises ?

Publié le Jeudi 04 Novembre 2010
Comment marche une couveuse d’entreprises ?
Comment marche une couveuse d’entreprises ?

Mon projet est-il fiable ? Suis-je capable de le réaliser ? Existe-t-il bien un marché pour mes prestations ? Autant de questions qu’un créateur d’entreprise peut légitimement se poser lorsqu’il se décide à faire le grand pas. En s’adressant à une couveuse d’entreprises, il pourra trouver de nombreuses réponses.

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La couveuse : comment ça marche ?

La couveuse permet au porteur de projets de tester la fiabilité de son entreprise en grandeur réelle en lui prêtant un numéro d’immatriculation et en lui faisant bénéficier de conseils et de formations.
C’est le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) qui contractualise l’entrée en couveuse (loi sur l’initiative économique de 2003 et décrets d’application de 2005). Il est d’une durée maximum de 12 mois renouvelable deux fois. Durant cette période, l’entrepreneur conserve son statut antérieur et ses revenus sociaux (s’il est salarié par exemple, il conserve son salaire). Il bénéficie en outre d’une couverture sociale et d’une protection en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle. La durée du passage en couveuse n’est pas obligatoirement de 12 mois. La couveuse s’adapte à l’entrepreneur et détermine avec lui la durée optimale de cette phase de test. Elle varie également selon les couveuses. Elle est en moyenne de 11 mois. En couveuse, l’entrepreneur n’a pas à créer juridiquement son entreprise, ni à s’immatriculer : c’est la couveuse qui établit l’ensemble des documents commerciaux (comptabilité, gestion). L’entrepreneur facture lui-même ses prestations avec le numéro de Siret de la couveuse.


Un accompagnement approfondi

En plus de l’hébergement juridique, un accompagnement personnalisé, des conseils et un suivi du projet, sont proposés à l’entrepreneur. Dans une couveuse, on apprend à l’entrepreneur « à l’essai » le métier de chef d’entreprise, dans le but qu’à l’issue de cette phase de test, ce dernier puisse voler de ses propres ailes. Les accompagnants sont des conseillers à la création d’entreprise qui travaillent le plus souvent dans la couveuse.


A qui s’adresse une couveuse ?

Tout futur entrepreneur peut s’adresser à une couveuse. Il doit cependant avoir déjà mûri son projet d’entreprise en amont et franchi ces principales premières étapes : étude de marché, formalisation des produits ou prestations, plan de financement, clients et fournisseurs identifiés…Celui qui entre en couveuse doit être prêt à tester son projet.
Les couveuses s’adressent plutôt à un public éloigné de la culture entrepreneuriale. L’idée est d’accompagner des personnes qui n’ont pas accès facilement à la création d’entreprise. C’est aussi pour cela que les couveuses privilégient des projets qui ont une faible visibilité économique, et qui nécessitent véritablement une période de test.
Dans tous les cas, il faut préparer un dossier qui sera examiné par un comité d’admission. Quid du prix ? En règle générale, l’accompagnement dans une couveuse est gratuit car pris en charge par divers organismes publics. Cependant, une contribution (5 % du Chiffre d’Affaires Hors Taxes) ou une somme déterminée par mois, est facturée au titre des frais de gestion afin de responsabiliser les entrepreneurs à l’essai. A noter que si l’entrepreneur accompagné ne réalise pas de chiffre d’affaires, aucune participation financière ne lui sera demandée.


Trouver une couveuse : l’Union des couveuses

Si ce dispositif est très attractif, les places sont chères. On trouve une cinquantaine de couveuses en France réparties sur tout le territoire. L’Union des Couveuses d’Entreprises, l’organisme qui fédère les couveuses, les recense sur son site selon les régions. Il faut savoir que la plupart des couveuses sont généralistes, ce qui leur permet d’accueillir des projets très variés. Mais certaines sont spécialisées sur les métiers d’art, les bâtiments, les projets éthiques ou d’utilité sociale… L’accompagnement est pratiquement le même partout bien que chaque couveuse a un fonctionnement indépendant.


Un système gagnant gagnant

En 2009, l’Union des Couveuses a constaté un taux stable de sorties positives autour de 80%. 63% des entrepreneurs à l’essai ont créé leur entreprise, 15 % ont retrouvé un emploi et 2 % se sont dirigés vers la formation. Parmi ces entrepreneurs, 64% sont des femmes. Le bilan est très positif.

Article réalisé avec l’aide de Laura Freulard, coordinatrice opérationnelle à l’Union des Couveuses d’Entreprises

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