Edouard Challemel du Rozier, créateur de l'entreprise Bail Art

Publié le Mercredi 01 Décembre 2010
Edouard Challemel du Rozier, créateur de l'entreprise Bail Art
Edouard Challemel du Rozier, créateur de l'entreprise Bail Art
A priori il n’existe aucun point commun entre l’univers de l’automobile et celui de l’art. Ce n’est pourtant pas l’avis d’Edouard Challemel du Rozier, cet entrepreneur de 27 ans qui s’est lancé sur un créneau encore inexploré, celui du leasing d’objet d’art pour les entreprises.
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Parfois l’envie d’entreprendre ne suffit pas, il faut trouver la bonne idée : celle qui permet non seulement de s’épanouir, mais aussi de réaliser du chiffre d’affaires. Chez Edouard Challemel du Rozier, la première condition est déjà remplie. « Je suis amateur d’art depuis toujours, mes parents m’y ont initié étant jeune, explique-t-il. Lorsque que j’ai eu envie d’entreprendre, naturellement j’ai cherché une solution pour pénétrer ce marché ».

Mais ce n’est pas seul qu’il décide de se lancer, trois amis, tous aussi férus d’art que lui,  l’accompagnent dans cette aventure. Premier constat : en France le principe du crédit bail n’est pas appliqué à autre chose que l’automobile. En creusant l’idée, les associés observent que ce même concept décliné à l’art, se développe déjà dans les pays anglo-saxons. Le business plan vient conforter leur ingénieuse idée, « il existe bien un marché potentiel et un besoin pour les entreprises », souligne Edouard Challemel du Rozier. En décembre 2009, les statuts de l’entreprise sont déposés, la SARL Bail Art est créée ! Ce qui permet aux associés de créer leur entreprise aussi rapidement, c’est que tout simplement celle-ci ne nécessite pas d’investissement. En effet, Bail Art est l’intermédiaire entre le vendeur d’art  et l’organisme financier qui supporte le crédit de la location.

Concrètement, comment ça marche ? « Le leasing d’œuvre d’art fonctionne comme une location. Chaque mois les clients paient un loyer, sauf qu’il est prévu une option d’achat à la fin du contrat afin qu’ils puissent acquérir le bien à une valeur résiduelle convenue à l’avance », détaille le chef d’entreprise. En fait les entrepreneurs entendent jouer sur les multiples avantages que procure ce système pour les entreprises. D’un point de vue économique, car l’investissement s’étale sur plusieurs années, mais aussi fiscal : « en achetant une œuvre d’art, l’entreprise peut déduire les loyers de son résultat imposable », ajoute le jeune homme.

Si sur le papier, l’équation est gagnante, elle est moins évidente à mettre en pratique. En effet, les entrepreneurs doivent trouver leurs premiers clients et négocier les partenariats avec les banques, presque simultanément. Toutes les entreprises n’ont évidemment pas les moyens de craquer sur une œuvre d’art. Edouard Challemel du Rozier cible donc les professions libérales mais aussi les hôtels, les cliniques, les restaurants, « tous ceux qui ont envie de mettre en valeur leur espace ». Les demandes des clients sont toutes différentes, parfois certains savent exactement ce qu’ils veulent et là Bail Art a juste un rôle d’intermédiaire financier. Mais souvent les entrepreneurs interviennent en conseil et choisissent avec les entreprises les objets d’art.  Dans ce cas, en plus des 20 % de marge qu’ils prennent sur chaque affaire, ils facturent de la recherche et du conseil.

Pour l’instant, le business d’Edouard Challemel du Rozier et de ses deux associés démarre bien. Son chiffre d’affaires, qui s’élève actuellement à 150 000 euros, pourrait bien doubler dans les prochains mois si les affaires en cours se concrétisent. Les associés ne se versent pas encore de salaire en revanche, ils réinvestissent tous leurs bénéfices dans le développement de la société. Leur objectif : nouer encore plus de partenariats avec les galeries, « développer l’esprit apporteur d’affaire avec les cabinets d’architecture » et pourquoi pas, conquérir de nouveaux marchés à l’étranger.

Edouard Challemel du Rozier, Bail Art, 75017


Bio :
Date de naissance : 2 février 1983 à Levallois-Perret
2002 : obtention d’un bac scientifique
2008 : Master finance spécialité contrôle de gestion
1ère expérience : chef de projet dans une société de bâtiment
4 décembre 2009 : lancement de Bail Art

Conseils :
« L’idée est à peu près 1% du projet. Penser que c’est ce  qu’on en fait qui est intéressant. »
« Partager le projet avec énormément de personnes pour confronter les avis de chacun. »
« Ne pas négliger l’aspect commercial, le plus difficile. »

Le site de Bail Art

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