Portrait de Sophie Couecou, régisseuse générale

Publié le Lundi 24 Janvier 2011
Portrait de Sophie Couecou, régisseuse générale
Portrait de Sophie Couecou, régisseuse générale
Dans cette photo : Patrice Chéreau
Les plateaux de tournage sont sa deuxième maison. Régisseuse générale depuis 22 ans, toujours dans l’ombre des projecteurs, Sophie Couecou est le lien indispensable entre tous les employés qui fourmillent sur un tournage. Portrait.
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C’est une réalisatrice de l’ombre. Faire le lien entre les différents métiers, obtenir les autorisations, orchestrer les décors, régler les éclairages… voilà en quoi consiste le travail « éreintant mais passionnant » de régisseuse générale. « Mon job est de faire en sorte que personne de voit rien », ironise-t-elle. Les yeux et les oreilles partout, la lourde  tâche de Sophie consiste à préparer le terrain et ensuite à effacer les traces. Cette habituée de la toile a participé à plus de 65 tournages (publicités, longs métrages,…). Toujours à la quête du petit plus, elle a vu passer un grand nombre d’ingénieurs, caméramans, metteurs en scène, acteurs et réalisateurs, autant de monde avec qui elle a gardé contact. «  Je crois que c’est surtout une histoire de rencontres ». Une sorte de relation se tisse à travers chaque aventure, chaque film.  Elle a d’ailleurs ses petits chouchous, comme le réalisateur Patrice Chéreau, réalisateur de La Reine Margot, ou encore le producteur Charles Gassot. « J’aime les belles histoires et les réalisateurs qui donnent envie de se bouger », clame-t-elle.
Récemment, le tournage du film Joseph l’insoumis l’amène à poser ses valises à Bègles. La régisseuse joue donc sur son propre terrain et relève le défi de recréer dans sa globalité un vétuste bidonville fondé aux portes de Paris dans les années 60. Un film tragique qui raconte la vie du Père Joseph Wrésinski, qui s’installa avec son peuple dans ce bidonville.  Sophie Couecou avoue avoir pris beaucoup de plaisir à partager cette « aventure humaine » avec la réalisatrice Caroline Glorion et Jacques Weber. Une fois le film terminé, l’histoire racontée, la régisseuse de l’ombre démonte et remballe sa mallette vers de nouveaux tournages. « Bien que le métier soit toujours le même, les histoires sont toutes différentes et les gens aussi. Ce n’est jamais vraiment pareil ».

En ce moment sur les hauteurs du village médiéval de Saint-Emilion, Sophie Couecou participe à son dernier tournage. Après deux ans sans répit, la régisseuse prend un break et se retire pour continuer à raconter sa propre histoire.

Nina Jousset

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