Recherche d'emploi : les pires questions à poser à un ami au chômage

Publié le Dimanche 10 Mars 2013
Recherche d'emploi : les pires questions à poser à un ami au chômage
Recherche d'emploi : les pires questions à poser à un ami au chômage
Les derniers chiffres du chômage ont bondi à 10,2% au quatrième trimestre 2012, atteignant un seuil record enregistré pour la dernière fois en 1999. Chez les jeunes (15-24 ans), il s’élève même à 25,7%. Selon votre tranche d’âge, vous avez donc potentiellement 1 ami sur 10, voire sur 4, en recherche d’emploi. Souvent au bord de la crise de nerfs, les chômeurs, très présents sur les blogs et les réseaux sociaux, crient leur ras-le-bol face à l’attitude de leur entourage. Petites phrases blessantes, questions exaspérantes, suspicion, outre la difficulté de leur situation, les demandeurs d’emploi subissent quotidiennement ces perfides attaques, innocentes ou assumées, qui leur minent plus encore le moral. Revue de quelques questions dont on se passerait bien lorsqu'on est en recherche active...
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1. Tu dois sortir tout le temps, non ?

Suspecté de glandouiller à loisir, le chômeur est souvent assimilé à un étudiant en vacances. Mi-envieux mi-moralisateurs, ses proches s’adressent à lui comme si son quotidien consistait en une longue boucle sans fin boîte de nuit/grasse matinée/journée canap' collé devant Motus. Oubliant que leur interlocuteur se lève bien souvent plus tôt qu’eux pour se jeter sur les nouvelles offres d’emploi, ces sapeurs professionnels d’estime de soi restent malheureusement le lot quotidien du chômeur dépité.

2. Tu devrais peut-être élargir ton spectre de recherche ?

Le chômeur est également soupçonné d’être trop exigeant. Comme une vieille fille à qui on essaierait de coller un cousin borgne en lui objectant qu’à un moment, bha faut savoir ce qu’on veut, on sous-entend bien souvent au demandeur d’emploi qu’il pourrait peut-être se reconvertir dans la plomberie à Clermont-Ferrand, même s’il a une agrégation d’Histoire et habite à Montélimar. Non mais faut savoir ce qu’on veut aussi !

3. Mais… tu cherches vraiment ?

« Non, je touche mes allocs tranquille et je m’épanouis en surfant sur Facebook et YouTube sans prendre de vacances depuis deux ans. »

4. Tu devrais peut-être refaire ton CV non ?

Chacun y va de son petit conseil pour sortir le chômeur de son impasse. Et puisque c’est toujours forcément de sa faute, c’est aussi certainement parce que son CV est pourri. Et puisque tout le monde a toujours un avis différent, le chômeur a souvent refait son sésame 20 fois dans tous les formats (électronique, en couleurs, LOL, sérieux, network, en vidéo, en pâte à sel…). Donc non, il ne devrait pas refaire son CV merci.

5. Tu ne veux pas refaire un stage ?

Après 5 années de stages chaque fois plus longs mais toujours aussi peu rémunérés, le « jeune actif » s’est dit que, peut-être, il avait droit lui aussi à un salaire correct, un contrat lui permettant d’envisager l’avenir avec espoir, mais aussi de quitter enfin ses parents, voire, Ô miracle, de débuter « pour de vrai » dans la vie professionnelle. Mais voilà, manifestement, ses proches trouvent qu’il est un peu trop pressé et exigeant, et qu’il pourrait bien gracieusement offrir aux entreprises ses immenses qualifications pour pas un kopeck.

6. Tu as pensé à faire une formation ?

- Ah non, tiens, mais quelle bonne idée, heureusement que tu es là pour me soumettre cette trouvaille originale ! […] Une formation de quoi au fait ?

- Bah je sais pas, une formation, quoi.

- Ah…

7. Tu viens déjeuner avec moi ?

Toujours très sollicité car n’ayant, selon le cliché communément admis, rien de mieux à faire, le chômeur voit son budget sorties, déjà très restreint, se réduire à peau de chagrin à mesure que ses amis actifs font appel à sa présence réjouissante lors de leurs pauses-déjeuner sur le pouce, passées à expliquer en détail à quel point ils sont débordés, sous l’eau sous l’eau, non mais on a des vies de fou non ? Euh… en fait, non. Quant à l’addition, si l’ami actif pouvait sacrifier un de ses précieux Tickets-Restaurant pour le bouche-trou, ce serait fort aimable.

8. Toi qui as du temps, tu veux pas attendre EDF à la maison/garder les enfants/passer chercher mes chemises au pressing ?

C’est bien connu, le demandeur d’emploi attend fébrilement que ses proches l’appellent pour leur rendre service, et se sentir enfin utile en s’acquittant de tâches aussi galvanisantes que celles précitées (quand son ou sa conjoint(e) ne lui rédige pas carrément une to do quotidienne de tâches ménagères lui faisant frôler le burn out). « Ah mais si tu veux continuer à te tourner les pouces aussi… »

9. Tu es sûr que tu te montres assez motivé en entretien ?

Non non, le demandeur d’emploi apprécie tellement sa situation qu’il prend souvent plaisir à afficher une attitude mollassonne à l’employeur, répondant du bout des lèvres en marmonnant, histoire de fusiller à jamais ses chances et être ainsi certain de ne rien rater des « Feux de l’Amour » pour les 5 années à venir… Évidemment.

10. T’as eu des réponses ?

Chaque jour, la mère/l’époux/le meilleur ami du demandeur d’emploi lui pose cette même lancinante question, comme si celui-ci avait préféré taire la bonne nouvelle, préférant aborder d’autres sujets bien plus sombres plutôt que celui-ci. Sachez-le, si réponse il y a, entretien il y a, embauche il y a, vous serez les premiers informés…


À lire aussi, le très bon article publié sur le site Rue 89 : «
24 heures de la vie d’une chômeuse : "Tu fais quoi de tes journées" ».


Et vous, avez-vous ou avez-vous eu à subir ces récurrentes et exaspérantes questions lors de votre recherche d’emploi ?

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