Dépistage de la trisomie : les gynécologues furieux

Publié le Mardi 08 Mars 2011
Dépistage de la trisomie : les gynécologues furieux
Dépistage de la trisomie : les gynécologues furieux
Les gynécologues ne décolèrent pas depuis le vote à l’Assemblée nationale d’une loi restreignant selon eux le dépistage de la trisomie 21 chez la femme enceinte. D’après le texte, le test ne sera proposé par les médecins que lorsque les conditions médicales le nécessitent.
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L’amendement qui fait polémique est passé contre l’avis du gouvernement, mais il est défendu par le député UMP Jean Leonetti. Jusqu’alors, le dépistage de la trisomie 21 était proposé à toutes les femmes enceintes. Si elles le veulent, elles peuvent en effet faire une prise de sang au troisième mois de grossesse. Ce test n’est pas obligatoire, mais il est remboursé par la Sécurité sociale. Par cet amendement voté à l’Assemblée le 15 février dernier dans le cadre de la révision des lois bioéthiques, le dépistage ne devrait plus être proposé que « lorsque les conditions médicales le nécessitent ». Que veulent bien dire ces quelques mots ?
Selon les gynécologues, cela signifie que seul le médecin deviendra juge, ce qui est potentiellement très dangereux pour les femmes qui sont mal informées, et contraire aux droits des patients. Jean Leonetti, lui, défend son amendement en avançant qu’il ne concerne pas tant le dépistage de la trisomie 21 que celui d’autres anomalies génétiques, qui pourrait conduire dans le futur à un certain eugénisme.
Le texte doit maintenant être examiné au Sénat. Mais devant la colère des gynécologues, Jean Leonetti n’a pas exclu de reprendre les discussions.

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