Farines animales : les poissons nourris au porc sont de retour

Publié le Mardi 04 Juin 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Farines animales : les poissons nourris au porc sont de retour
Farines animales : les poissons nourris au porc sont de retour
Dans cette photo : François Hollande
Les farines animales, qui avaient été bannies de l'industrie agro-alimentaire après le scandale de la vache folle, viennent d'être à nouveau autorisées par la Commission européenne pour nourrir les poissons d'élevage. Si Bruxelles considère qu'il n'y a désormais plus de risque sanitaire, la décision ne fait pas moins polémique.
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Il vous faudra désormais être attentif aux étiquettes lorsque vous vous rendrez chez votre poissonnier. La Commission européenne a en effet décrété que les farines animales peuvent être à nouveau utilisées pour nourrir les poissons d'élevage et les autres animaux de l'aquaculture. La décision, prise par Bruxelles au mois de février, a pris effet ce samedi 1er juin.

Le risque d'une nouvelle crise sanitaire ?

La décision de la Commission européenne fait pourtant polémique. Suite à la crise sanitaire de la vache folle qui avait éclaté en 1996, la décision avait été prise d'interdire l'année suivante l'utilisation des farines animales pour les ruminants pour enrayer les risques de contamination par l'encéphalopathie bovine (ESB). Cette interdiction avait ensuite été étendue en 2001 à l'ensemble des aliments à destination des animaux de consommation, porcs, poissons et volailles inclus. Le revirement de Bruxelles risque-t-il alors de causer un nouveau scandale alimentaire ? Alors que la Commission européenne décrétait en février dernier vouloir lever l'interdiction sur les farines animales, François Hollande décrétait au Salon de l'Agriculture que la France ne réintroduirait pas les farines animales dans l'alimentation des poissons d'élevage.

Bruxelles souligne cependant que sa décision est « conforme aux avis scientifiques les plus récents, selon lesquels le risque de transmission d'ESB entre animaux non-ruminants est négligeable », à condition qu'il n'y ait pas de cannibalisme. Pour la Commission européenne d'ailleurs, cette mesure « améliore la durabilité à long terme du secteur de l'aquaculture, car ces protéines animales transformées pourraient être un substitut précieux aux farines de poissons, qui sont une ressource rare. » Celle-ci est en outre favorable à étendre cette mesure aux autres animaux de consommation, notamment aux volailles et aux porcs.

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