Benzodiazépine : l'abus du médicament provoquerait la démence

Publié le Lundi 01 Octobre 2012
Benzodiazépine : l'abus du médicament provoquerait la démence
Benzodiazépine : l'abus du médicament provoquerait la démence
La benzodiazépine, médicament contre l'anxiété et l'insomnie, déclencherait des cas de démence chez les personnes qui en consomment régulièrement. En France, 30% des personnes âgées de plus de 65 ans en prennent.
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Selon une étude réalisée par l’Inserm et publiée dans la revue The British Medical Journal, la consommation chronique de benzodiazépines augmenterait le risque de développer une démence. Sur un échantillon de 1 063 personnes âgées de 78 ans en moyenne et suivies depuis une quinzaine d’années, aucune ne présentait de signe de démence. Après la cinquième année, 95 personnes de cet échantillon se sont mises à prendre des médicaments contenant la molécule ; les résultats démontrent que les sujets ayant consommé des benzodiazépines ont un risque accru de démence.

Le professeur Bernard Bégaud, chercheur a l’Inserm et responsable de l’étude, s'explique : « Même si nous ne pouvons prouver qu’il existe un lien de cause à effet, nous constatons que les individus consommant des benzodiazépines présentent environ 50% de risques en plus de développer une démence durant le suivi [15 ans] comparés à ceux qui n’en ont jamais consommés ».

Ceux qui s’opposent à l’étude avancent que les troubles du sommeil et l’anxiété sont les premiers symptômes de la démence, et que la benzodiazépine n’est pas responsable de la maladie. Ce que réfute Bernard Bégaud : « Pendant les sept premières années de l'étude, nous n'avons pas remarqué de différences entre les personnes qui consommaient des benzodiazépines et les autres. Ce n'est qu'après que l'écart se creuse. Ce qui nous laisse penser que les patients n'étaient pas déments avant le début du traitement ». Dans l’ensemble, les chercheurs ne remettent pas en cause l’utilité de la benzodiazépine, mais demandent aux pouvoirs publics un contrôle plus réglementé sur leur consommation.

Nicolas Pasquier


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