Don d'organe : des milliers de vies sauvées et des milliards d'euros gagnés

Publié le Lundi 22 Octobre 2012
Don d'organe : des milliers de vies sauvées et des milliards d'euros gagnés
Don d'organe : des milliers de vies sauvées et des milliards d'euros gagnés
Dans cette photo : François Hollande
La fondation Greffe de vie a alerté le gouvernement sur la nécessité de convaincre les gens de donner leurs organes. En effet, le processus de greffe, s'il est amélioré et davantage reconnu, sauverait des milliers de vies, mais ferait aussi économiser près de dix milliards d'euros à l'Etat français sur une quinzaine d'années.
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« Savez-vous que vous pouvez sauver des centaines de vies et économiser 9,6 milliards d'euros ? » : l’accroche est sans détour et plutôt convaincante. C’est celle d’une lettre ouverte que la fondation Greffe de vie a écrite à François Hollande à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, pour qu’il prenne des mesures afin de sensibiliser au don d’organe mais aussi augmenter les greffes issues de donneurs vivants. La fondation explique que si l’on parvenait à baisser d’un tiers le taux de refus de prélèvement d’organes et à porter à 25% du total des greffes celles réalisées à partir d'un donneur vivant, l’Etat économiserait sur quatorze ans 9,6 milliards d’euros.

« Avec une estimation minimale, nous avons calculé qu'une greffe de rein faisait économiser 600 000 euros sur dix ans », déclare Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l'Agence de biomédecine. La loi autorise le prélèvement d’organe si l’on n’a pas exprimé un refus de son vivant ; les gens voulant s’assurer d’une interdiction de prélèvement de leurs organes après leur mort s’inscrivent dans le registre national de refus, comme les 85 000 personnes à l’avoir fait à ce jour. Sinon, ce sont les proches qui décident de léguer les organes du défunt, d’où l’importance de leur en parler.

Les récents progrès de la médecine ont permis des avancées, comme le développement de greffe, et l’Agence de biomédecine en a d’ailleurs fait une de ses priorités stratégiques. La greffe - notamment de rein - à partir d’un être vivant est encore peu répandue en France, cinq fois moins qu’en Angleterre ou aux Pays-Bas, mais « historiquement, la France a développé très tôt les greffes vitales, à partir de donneurs décédés, d'où le retard pris s'agissant des donneurs vivants. Or, les deux doivent être développées de concert », explique Emmanuelle Prada-Bordenave. L'an dernier, faute de donneurs suffisants, 216 personnes ont attendu en vain le coup de téléphone salvateur leur annonçant qu'ils allaient être greffés, peut-on lire sur le site du Figaro.

Nicolas Pasquier

Crédit photo : iStockphoto

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