Compléments alimentaires : pourquoi sont-ils inutiles voire dangereux ?

Publié le Jeudi 28 Février 2013
Compléments alimentaires : pourquoi sont-ils inutiles voire dangereux ?
Compléments alimentaires : pourquoi sont-ils inutiles voire dangereux ?
En période hivernale, de nombreux Français consomment des compléments alimentaires pour rester en forme jusqu’au retour des beaux jours. Selon une enquête de grande ampleur, 28% des femmes et 15% des hommes ont cette habitude. Problème, beaucoup méconnaissent les précautions avec lesquelles doivent être utilisés produits dont l’efficacité n’est par ailleurs pas prouvée.
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Magnésium, vitamines C ou B6 arrivent en tête des  compléments alimentaires consommés par les Français, selon une étude NutriNet-Santé conduite auprès de plus de 79 000 adultes. Si l’on en croit cette dernière, 28% des femmes et 15% des hommes auraient recours à ces produits, afin de se donner un coup de fouet durant les longs mois d’hiver. Objectif : lutter contre la fatigue et rester en bonne santé. Mais, si dans la majorité des cas (55%), les compléments alimentaires, vitamines et minéraux sont prescrits ou conseillés par un médecin, pour le reste, ils relèvent surtout de l’automédication.

Pourtant, ces produits devraient être consommés avec précaution. Chez les fumeurs, en effet, ils sont susceptibles de réveiller des tumeurs latentes, augmentant ainsi le risque de voir se développer certaines maladies comme le cancer, par exemple. En outre, ils peuvent interférer de façon indésirable avec des médicaments, comme le rapporte l’AFP. « Les médicaments ayant pour cible le système nerveux central ou cardio-vasculaire sont ceux pour lesquels le plus d'interactions indésirables avec les compléments alimentaires ont été décrites. Le devenir des médicaments dans l'organisme peut ainsi être altéré, l'efficacité du traitement amoindrie voire parfois au contraire majorée avec effet de surdose ».

Remplacer les compléments alimentaires par une alimentation variée

Responsable de cette enquête de grande ampleur, Mathilde Touvier explique par ailleurs que les « compléments alimentaires à base de produits naturels (tels que le gattilier, le trèfle rouge, la luzerne, le soja, l’igname sauvage, ou encore l’huile de lin), sont particulièrement contre-indiqués chez les patients atteints de cancers gynécologiques, du sein, de la prostate et de leucémies ». Et de préciser : « certaines plantes sont également déconseillées pour les femmes qui ont eu un diagnostic de cancer du sein ».

Autant de raisons qui, pour cette chercheuse en épidémiologie de la nutrition, devraient inciter les Français à se passer de compléments alimentaires, au profit d’« une alimentation variée conforme aux recommandations du Programme national nutrition santé ».

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