Les dangers des pilules 3G et 4G ont-ils été exagérés en France ?

Publié le Mardi 16 Avril 2013
Les dangers des pilules 3G et 4G ont-ils été exagérés en France ?
Les dangers des pilules 3G et 4G ont-ils été exagérés en France ?
Le risque de thrombose qui inquiète les utilisatrices de pilules depuis des mois aurait-il été exagéré par les médecins français ? C'est ce que dénonce une tribune de médecins internationaux spécialistes de la contraception dans une tribune publiée le vendredi 12 avril 2013 dans le Journal of Family Planning and Reproductive Health Care.
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Une tribune cosignée par 26 médecins et spécialistes de gynécologie, obstétrique et médecine de la reproduction accuse le gouvernement français d’avoir été trop alarmiste sur les dangers de la pilule contraceptive. Le sur-risque de thrombose dû aux pilules de troisième et quatrième génération par rapport à celles de première et deuxième génération avait inquiété l'opinion publique. La tribune évoque « une controverse (…) qui a atteint une dimension politique et émotionnelle qui implique tout ceux concernés par la santé des femmes : les autorités de santé nationale, l’industrie pharmaceutique, les organisations professionnelles, les prescripteurs, les médias et le public ». Les experts européens et nord-américains remettent en cause la fiabilité des études qui ont conduit à craindre un sur-risque de thrombose. Ils déclarent vouloir « des études prospectives, bien contrôlées et additionnelles ».

La pilule, moins dangereuse que le cyclisme

Les médecins concèdent qu’il n’y a « pas de méthode contraceptive actuellement disponible ou en développement qui soit 100% efficace, sans risques, tolérées par toutes », et qu’il faut donc « faire le mieux pour la santé des femmes ». Ils recommandent de se baser sur les critères de l’OMS pour déterminer si une femme a un risque élevé de thrombose, pour ne pas lui prescrire de contraceptifs oraux combinés. Pour les autres, ils indiquent que « le risque de mort d’un accident thrombo-embolique veineux est faible », et rappellent que le risque est de 1 sur 100 000, « ce qui est inférieur au risque associé à des activités courantes comme le cyclisme ».

La tribune de médecins reproche aux autorités sanitaires françaises de s’être senties « obligées de réagir ». La plainte d’une femme victime d’un AVC attribué à une pilule de troisième génération avait amené un encadrement plus strict des prescriptions. Suite au scandale entourant les risques liés aux pilules de troisième et quatrième génération, de nombreuses femmes avaient arrêté ou changé leur contraception.


Victoria Houssay


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