Fumer moins de cigarettes ne réduit pas les risques de cancer

Publié le Mardi 09 Juillet 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Fumer moins de cigarettes ne réduit pas les risques de cancer
Fumer moins de cigarettes ne réduit pas les risques de cancer
Fumer occasionnellement une cigarette est aussi nocif pour notre santé que de consommer du tabac chaque jour. C'est ce que révèle une étude menée par deux universités écossaises et publiée par la revue American Journal of Epidemology. L'étude explique notamment que les risques de contracter un cancer ou de faire un infarctus ne sont pas liés au nombre de cigarettes fumées, mais au temps auquel on est exposé au tabac.
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Mauvaise nouvelle pour les fumeurs occasionnels. Selon une étude menée par les universités de Glasgow et de Stirling (Écosse) et publiée par la revue American Journal of Epidemology, les effets néfastes du tabac sur notre santé ne se mesurent pas au nombre de cigarettes fumées par jour, mais bien à notre durée d'exposition à la nicotine. Aussi, fumer une cigarette de temps en temps au cours d'une soirée entre amis expose tout autant aux risques de cancer et d'infarctus qu'une consommation plus importante et régulière.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs des deux universités ont, sur une période de quarante ans, suivi 5 200 fumeurs écossais et ont surveillé au fil des années leur consommation de tabac. Il se sont aussi livrés à un examen minutieux des registres de décès entre 1970 et 2010. Il s'est avéré que la seule réduction du nombre de cigarettes consommées n'améliorait pas la qualité de vie du fumeur et ne diminuait en rien les risques de mortalité. Les résultats de l'enquête mettent en lumière que seul l'arrêt complet de la cigarette a un impact significatif sur le nombre de décès.

Une seule solution : le sevrage complet

Interrogé par Le Figaro, le Dr. Daniel Thomas, cardiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, explique : « Sur le plan cardiovasculaire, les mécanismes qui conduisent à l'infarctus obéissent à un mode on-off. Autrement dit, c'est le fait de s'exposer au tabac, même à toute petite dose, qui déclenche le risque d'infarctus. Le nombre de cigarettes fumées l'augmente peu. »

Le médecin souligne aussi qu'il « y a une sous-estimation préoccupante du risque, notamment chez les patients peu dépendants qui fument en petite quantité ou de manière intermittente », qui vaut aussi pour les adeptes de la cigarette électronique, jugée aussi mauvaise pour notre santé.

Seul un sevrage définitif de la cigarette est conseillé par les chercheurs de l'étude : arrêter totalement la cigarette aurait d'ailleurs un effet presque immédiat sur notre santé : en faisant baisser significativement le risque d'infarctus et d'AVC dans l'année qui suit le sevrage.

Toutefois, réduire sa consommation de tabac a aussi ses effets bénéfiques. Selon les chercheurs écossais, diminuer le nombre de cigarettes n'est qu'une première étape avant un arrêt définitif : « En général, les fumeurs qui ont réduit leur consommation sont aussi ceux qui ont envie d'arrêter et déclarent avoir confiance en eux pour y arriver », ont-ils constaté.

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