Grossesse et antidépresseurs : un risque important d'hémorragie ?

Publié le Lundi 26 Août 2013
Grossesse et antidépresseurs : un risque important d'hémorragie ?
Grossesse et antidépresseurs : un risque important d'hémorragie ?
Les antidépresseurs pris pendant la grossesse augmenteraient le risque d'hémorragie du post-partum, complication potentiellement grave. Ce lien est démontré par une étude américaine menée auprès de plus de 100 000 femmes enceintes. D'autres études doivent cependant confirmer ces résultats.
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Les antidépresseurs ne seraient pas si compatibles avec la grossesse qu’on le pensait. Alors que dans les pays industrialisés, 7 à 19% des femmes enceintes seraient dépressives, une étude américaine pointe du doigt le lien entre consommation d’antidépresseurs pendant le dernier mois de  grossesse et risque d’hémorragie post-natale, une complication parfois grave.

Un risque augmenté de 47% ?

Des chercheurs se sont penchés sur la consommation d’antidépresseurs pendant la grossesse, afin de comprendre pourquoi le risque d’hémorragie post-partum grimpe depuis une vingtaine d’années aux États-Unis. Entre 2000 et 2007, ils ont étudié les dossiers médicaux de quelque 106 000 femmes enceintes, âgées de 12 à 55 ans. Les patientes avaient comme point commun des troubles d’humeur, ou troubles anxieux : 12% d’entre elles étaient concernées par la prise d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), soit des antidépresseurs. Les patientes exposées à ces médicaments jusqu’aux derniers instants de leur grossesse ont vu leurs risques d’hémorragie post-natale augmenter de 47%. Pas de panique cependant pour les futures mamans sous antidépresseurs : les médecins soulignent dans le British Medical Journal, où l’étude est publiée, que ces résultats doivent être confirmés par des études à venir.

D’autres facteurs doivent être pris en compte afin de déterminer si les antidépresseurs étaient seuls en cause dans l’augmentation du risque d’hémorragie post-partum : le tabagisme ou l’âge de la mère peuvent également jouer un rôle décisif. Le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre à la Pitié-Salpêtrière, explique au Nouvel Obs que dans les cas de dépression modérée, il existe des alternatives non-médicamenteuses préférables aux antidépresseurs.

Victoria Houssay

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