Test de grossesse : pourquoi les pharmaciens refusent la vente en supermarché

Publié le Mercredi 11 Septembre 2013
Test de grossesse : pourquoi les pharmaciens refusent la vente en supermarché
Test de grossesse : pourquoi les pharmaciens refusent la vente en supermarché
Le projet du gouvernement d'élargir la vente de tests de grossesse en grande surface ne passe pas du côté des pharmaciens. Alors que Benoît Hamon, ministre chargé de la Consommation, affirme vouloir ainsi défendre les consommateurs, les pharmaciens craignent que cette mesure ne soit votée au détriment de la santé publique.
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Des tests de grossesse vendus en grande surface ? Le gouvernement réfléchit très sérieusement à cette éventualité, prévoyant même d’émettre un avis favorable sur un amendement en ce sens dans le cadre de l’examen du projet de loi Consommation au Sénat. Lors d’une interview sur les ondes de RMC, Benoît Hamon, le ministre chargé de la Consommation, a estimé qu’il serait possible de « faire baisser considérablement les tarifs » de ces tests si leur vente était élargie. « Nous voulons agir dans tous les domaines où nous considérons qu’il existe une forme de rente économique » qui maintient « la clientèle captive », a-t-il prévenu. Problème : l’idée n’enchante guère les pharmaciens pour lesquels les tests de grossesse et d’ovulation ne doivent en aucun cas être considérés comme des biens de consommation courante.

« Le ministre n’a absolument pas compris ce qui se passe dans une officine »

Mettant en avant l’importance du conseil du pharmacien, Philippe Gaertner s’est opposé à cette mesure sur les ondes de France Info. « Le ministre n’a absolument pas compris ce qui se passe dans une officine », a ainsi affirmé le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques (FSPF). Prenant l’exemple de certaines situations d’urgence, comme peut l’être l’achat d’un test de grossesse après un rapport non-protégé, il explique : « Je crois que si le produit est cherché en grande surface, les choses seront complètement différentes, car le conseil de la pilule du lendemain, si on attend, on va passer au-delà des délais ». Pour les pharmaciens, la défense du consommateur ne doit pas se faire au détriment de la santé publique.

De son côté, la ministre des Droits des femmes a apporté son soutien à la mesure. Dans un billet publié ce mercredi sur son blog, Najat Vallaud-Belkacem affirme que cet amendement serait « une avancée pour notre santé publique. De cette ouverture, on peut attendre légitimement une baisse des prix et un accès plus aisé à ces produits médicaux. Aujourd’hui, toutes les femmes n’ont pas accès à ces dispositifs en raison de leur coût », écrit-elle. Et de poursuivre : « la protection des femmes enceintes est notre priorité, ce qui implique qu’elles aient connaissance le plus tôt possible de leur grossesse ». La ministre a toutefois tenu à rappeler aux femmes la nécessité de consulter un médecin en cas de test positif et les conseils que peuvent leur fournir les centres de planification familiale en termes de contraception ou d’interruption volontaire de grossesse.

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