Pradaxa : premières plaintes en France contre l'anticoagulant

Publié le Jeudi 10 Octobre 2013
Pradaxa : premières plaintes en France contre l'anticoagulant
Pradaxa : premières plaintes en France contre l'anticoagulant
Quatre familles de personnes âgées décédées après une prescription de Pradaxa ont décidé de porter plainte contre le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim qui distribue le médicament, mais aussi contre l'Agence nationale du médicament. Cet anticoagulant est soupçonné de multiplier les risques d'hémorragie interne.
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Trois semaines après la mise en garde de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant trois médicaments anticoagulants dont le Pradaxa, les familles de quatre patients qui prenaient ce médicament et sont décédées au premier trimestre 2013 ont décidé de porter plainte contre le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim. Accusée d’avoir passé outre les principes de précaution et de prévention, l’ANSM est également dans la ligne de mire des proches des victimes, qui étaient âgées de 78 à 84 ans.

En septembre dernier, des médecins biologistes avaient alerté la ministre de la Santé, Marisol Touraine sur les risques d’hémorragie interne provoqués par le Pradaxa et surtout sur l’absence d’antidote à injecter si un tel accident, lié à l’action du médicament, se produisait. Afin d’éviter un nouveau scandale sanitaire, l’Agence du médicament avait dans le même temps envoyé un courrier aux  médecins les mettant en garde contre les effets indésirables de ce médicament - prescrit contre les problèmes de coagulation tels que les embolies, les infarctus, les phlébites et les accidents vasculaires cérébraux - inscrit depuis juillet 2011 sur sa liste des médicaments dangereux nécessitant une surveillance renforcée.  

Mais aux yeux des plaignants, il est surtout « regrettable que le laboratoire n'ait pas commercialisé concomitamment le Pradaxa et son antidote, ce qui aurait évité de nombreux décès », rapporte Le Parisien. Par ailleurs, les familles des victimes estiment que des « informations capitales ne sont pas portées à la connaissance des patients et consommateurs par le biais de la notice du produit, trompant ainsi leur consentement libre et éclairé ».