Boire du lait, une pratique à risque ?

Publié le Lundi 17 Novembre 2014
Ariane Hermelin
Par Ariane Hermelin Journaliste Terrafemina
Journaliste société passée par le documentaire et les débats en ligne sur feu Newsring.fr.
Boire du lait, une pratique à risque ?
Boire du lait, une pratique à risque ?
Une étude suédoide remet en cause les bienfaits du lait pour les adultes. D’après celle-ci, les femmes qui en consomment plus de trois verres par jours auraient un risque relatif de décès 90% plus élevé.
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Si vous êtes familier à la culture américaine vous vous souvenez forcément des campagnes pour les produits laitiers baptisées « Got Milk? » montrant des stars de la télévision, du cinéma ou de la chanson arborant, toutes sans exception, une moustache de lait sur la lèvre supérieure. Et bien les vertus du lait vantées pendant des années sont actuellement remises en question par une étude venue de Suède. Du moins en ce qui concerne les adultes.

Got Milk ?

« Nos résultats pourraient remettre en cause la validité des recommandations » à consommer du lait pour prévenir les fractures liées à l'ostéoporose - maladie à l'origine d'une fragilisation osseuse chez les personnes âgées - relèvent les chercheurs de l'université d'Uppsala, en Suède, qui signent ces travaux. Ils mettent toutefois en garde leurs lecteurs : cette étude « doit être interprétée » avec prudence.

Moins de risques pour les hommes

Cette enquête se fonde sur l’analyse de données recueillies auprès de 60 000 femmes de 39 à 74 ans, et de 45 000 hommes de 45 à 79 ans. Les chercheurs ont cherché s’il existait un lien statistique entre la quantité de lait et produits laitiers consommés et les fractures ou décès. D’après les résultats de leur enquête, les femmes buvant plus de trois verres de lait par jour seraient plus enclines à souffrir de fractures et à décéder. Les femmes qui consomment trois verres ou plus de lait par jour ont un risque relatif de décès « de 90% plus élevé » et un risque de fracture de la hanche « de 60% plus élevé » par rapport à celles qui boivent moins d'un verre par jour, écrit le Pr Karl Michaelsson principal signataire de l'étude.

En ce qui concerne les hommes, le lien observé entre la consommation de lait et le risque de décès est nettement moins prononcé. Quant aux fractures, aucun lien n’a été observé entre celles-ci et la quantité de lait bue.

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Le lactose et le D-galactose montrés du doigt

D’après cette étude suédoise, les produits laitiers fermentés ne seraient pas facteurs de risques. Ainsi « les femmes qui consomment beaucoup de fromage et produits à base de lait fermenté ont un taux de mortalité et fracture plus faible que celles qui en prennent peu », observent les chercheurs.

L’effet dangereux de la consommation de lait en grande quantité chez les adultes pourrait être dû à la présence en quantité importante de sucres spécifiques, lactose et D-galactose, qui sont peu présents dans les produits fermentés. Le D-galactose pourrait augmenter le  « stress oxydant » des cellules et l'inflammation des tissus : des expériences préalables ont montré que ce produit accélérait le vieillissement des souris.

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