Prothèses PIP : information judiciaire contre X pour homicide involontaire

Publié le Vendredi 09 Décembre 2011
Le procureur de Marseille a annoncé hier l'ouverture d'une information judiciaire contre x pour homicide involontaire concernant les prothèses mammaires PIP. Cette décision intervient après le dépôt de plainte de la mère d'une femme porteuse de ces implants, décédée d’un cancer en 2010 dans le Gers.
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Avec ce nouvel épisode, le feuilleton du scandale sanitaire qui entoure les prothèses mammaires PIP (Poly Implant Protheses) n’est pas prêt de prendre fin. Suite à la plainte de la mère d’une femme porteuse de ces prothèses, décédée d’un cancer en 2010 dans le Gers, le procureur de Marseille, Jacques Dallest, a annoncé hier l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité et de prudence ». Celle-ci n’a en revanche aucun rapport avec la mort le 23 novembre dernier à Marseille d’Edwige Ligonèche, également porteuse de ces implants et décédée d’un lymphome. L’annonce de l’ouverture de cette information judiciaire arrive au moment même où l’Agence de sécurité des produits de santé (Afssaps) faisait état hier d’un nouveau cas de cancer du sein, détecté le 5 décembre chez une femme portant ces prothèses depuis plusieurs années.
Jusqu’à maintenant, selon Jacques Dallest, ce sont 2 172 plaintes de femmes porteuses d’implants PIP qui ont été enregistrées. Mais ce nombre pourrait grimper, car le magistrat a aussi rappelé que PIP, liquidée judiciairement en 2010, exportait 80% de ses prothèses à l’étranger.
Jacques Dallest a en outre expliqué que l’entreprise PIP utilisait « un gel de fabrication artisanale maison »,  qui accentuerait le risque de rupture de l’enveloppe de la prothèse et aurait pour conséquence « une inflammation des tissus, des suintements de silicone et des risques de siliconomes ». Le procureur a également précisé que ce gel « dix fois moins couteux » aurait permis à PIP de réaliser « une économie d’environ un million d’euros par an ».
A noter que pour ce chef d’accusation d'« homicide involontaire », l’entreprise varoise PIP encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Alexandre Roux

(Source : Le Point.fr)
Crédit photo : AFP

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