Prothèses PIP : des hommes en danger ?

Publié le Jeudi 05 Janvier 2012
Le Parisien révèle ce matin que la société PIP ne fabriquait pas que des implants mammaires. Des testicules en silicone, des implants fessiers et de faux pectoraux figuraient sur le catalogue de la société liquidée pour avoir utilisé un gel de silicone non-conforme.
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La liste des  plaintes dans l’affaire PIP pourrait-elle s’allonger de noms masculins ? Une enquête du Parisien révèle en effet que la société varoise cherchait à conquérir un autre marché, celui de l’esthétique masculine. Des anciens employés de l’atelier ont ainsi raconté qu’une machine avait été achetée par l’entreprise, spécialement dédiée à la fabrication de testicules en silicone. Un autre employé interrogé par Le Parisien confirme, « Elle avait été achetée dans le but de se positionner sur de nouvelles parts de marché. Ils l’ont utilisée au cours des dernières années de la société. La plus grande part de la production partait à l’étranger. »

Le catalogue PIP proposait également de faux pectoraux et des implants fessiers, produits esthétiques prisés en Amérique du Sud. Pour l’instant rien n’indique que ces prothèses pour hommes aient été fabriquées avec le gel de silicone industriel incriminé pour les implants mammaires féminins.

Ces implants mammaires étaient en outre devenus une référence pour nombre de centres anticancéreux français, d’après une information du Figaro qui montre à quel point la marque PIP était implantée dans les processus de chirurgie réparatrice. Presque tous les centres avaient adopté les prothèses PIP comme unique référence pour la reconstruction mammaire post-chirurgie. Parmi eux, des établissements prestigieux comme l’Institut Gustave Roussy et l’Institut Curie. D’après un praticien, les bas prix pratiqués par PIP et la volonté de ne pas multiplier les références et les fournisseurs expliquent le choix exclusif de la marque dans ces centres.

Près de 30 000 femmes sont porteuses de prothèses PIP en France. Le gouvernement préconise le retrait préventif de toutes les prothèses dans le courant de 2012. Une réunion du comité de suivi aura lieu cet après-midi au ministère de la Santé afin de déterminer les conditions d’organisation des opérations d’explantation. L’hôpital public pourrait être mis à contribution par le blocage de blocs chirurgicaux dédiés aux opérations de retrait PIP.

(Source : leParisien.fr)

Crédit photo : AFP

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