Biba, la mini-jupe et le sexisme en politique : le machomètre de la semaine

Publié le Vendredi 01 Février 2013
Biba, la mini-jupe et le sexisme en politique : le machomètre de la semaine
Biba, la mini-jupe et le sexisme en politique : le machomètre de la semaine
2013 a débuté depuis un mois déjà, et pourtant le machomètre de cette semaine nous fait sérieusement douter de cette réalité : serions-nous de retour au Moyen-âge ? En Arabie saoudite, des cloisons seront prochainement installées dans les magasins pour éviter aux hommes et aux femmes de se côtoyer ; en Grande-Bretagne, un député estime que le port d'une mini-jupe est une invitation au viol, tandis qu'en France, on clame haut et fort qu'on peut difficilement être ronde et à la mode...
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1. Difficiles à habiller, les femmes rondes ?

« Les grosses, c'est difficile à habiller. » C'est ainsi que Delphine Apiou, rédactrice en chef du magazine féminin Biba, a expliqué, vendredi dernier, le rapport entre l'univers de la mode et les femmes en surpoids. Invitée de l'émission spéciale « Fashion Talk » diffusée sur Chérie 25 à l'occasion de la semaine de la mode à Paris, elle répondait à la question « Pourquoi les mannequins sont si maigres alors que les femmes (normales) que l'on voit dans la rue ont des formes ? » C'est alors que commence son stupéfiant argumentaire. « La mode ça va quand même mieux aux minces qu'aux grosses, c'est un fait établi ! », affirme-t-elle. Et d'ajouter, sûre de son fait : « La mode quand on est grosse c'est compliqué. Il faut choisir d'autres vêtements. Maintenant ce discours, "les rondes c'est bien, on veut voir des rondes…" On veut voir des grosses mais on ne veut pas être grosse. Ce n'est pas vrai, quand on est ronde, on n'est pas bien dans sa peau. Quand on est gros, c'est comme quand on veut arrêter de fumer. Quand on est gros, on veut être plus mince ! » Des propos qui, sans surprise, ont choqué aussi bien les lectrices du magazine que les téléspectatrices de l'émission, qu'elles soient rondes ou non.

2. Le mur

160 centimètres : c'est la hauteur des cloisons qui seront installées dans les magasins saoudiens employant des hommes et des femmes. L'objectif : empêcher aux deux sexes de se côtoyer. Cette mesure a été stipulée par un mémorandum, conformément au souhait d'Abdel Latif Al-Cheikh, le chef de la police religieuse, chargée de veiller au respect de la morale islamique, et du ministre du Travail Adel Faqih. Un pas de plus vers la ségrégation sexuelle.

3. Sexisme ambiant en Allemagne

Cette révélation a fait l'effet d'une bombe en Allemagne. La semaine dernière, la journaliste Laura Himmelreich, correspondante politique à Berlin de l'hebdomadaire hambourgeois Stern, révélait dans l'un de ses articles les propos que lui avaient tenu Rainer Brüderle, ancien ministre de l'Economie et actuel président du groupe parlementaire libéral, en 2012. Lors d'une interview, l'homme politique croit bon de complimenter la journaliste sur ses atours et plus particulièrement sur sa poitrine. « Vous pourriez bien remplir une Dirndl », lui glisse-t-il, référence aux robes folkloriques très décolletées traditionnellement portées par les Bavaroises. Et alors que la jeune femme repousse ses avances en lui faisant remarquer le caractère déplacé et sexiste de ses propos, il tente de se justifier : « Les journalistes font toujours craquer les politiciens ».  Ces commentaires ont provoqué un véritable tollé en Allemagne et un déluge de confessions sur le ras-le bol des femmes face au sexisme des Allemands, sur les réseaux sociaux. Depuis le 24 janvier, plus de 60 000 messages précédés du hasthag « aufschrei » (cri/ tollé) ont été recensés sur Twitter.  

4. Les hommes et les tâches ménagères

C'est l'étude absurde de la semaine. Des recherches menées conjointement par l'Institut Juan March de Madrid et l'Université de Washington affirment qu'effectuées par les hommes, les tâches domestiques nuiraient à la vie intime des couples. « Les couples dans lesquels l'homme participe davantage aux tâches traditionnellement dévolues aux femmes font état d'un nombre moins grand de rapports sexuels », détaille ainsi Sabino Kornrich, chercheur à l'Institut Juan March. Selon cette étude, un homme marié dévolus à des activités prétendument viriles, comme le jardinage ou l'entretien de la voiture, aurait en revanche une vie sexuelle épanouie, avec des rapports plus fréquents. Faut-il comprendre que les hommes devraient immédiatement abandonner toute forme de participation aux tâches ménagères ? Heureusement non. L'étude précise, très justement soit-dit en passant, que « refuser d'y  participer provoque des conflits dans le couple et l'insatisfaction des épouses ». Nous voilà rassurées.

5. La mini-jupe : une invitation au viol ?

La tenue vestimentaire d'une femme est-elle une invitation à une éventuelle agression ? La réponse est oui, pour le député britannique Richard Graham. Ce politicien a récemment estimé que les femmes se mettaient elles-mêmes en danger, s'exposant à un viol, en portant des jupes courtes et des talons hauts. Des déclarations qui ont déclenché l'ire des associations féministes  outre-Manche. Selon le Daily Mail, ces dernières ont d'ailleurs tenu à rappeler qu'une femme ayant subi une agression sexuelle ou un viol était toujours et d'abord, une victime, et ce, quelle que fût sa tenue vestimentaire.

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