Philippe Le Ray, Terry Richardson et les Chefs du Pas-de-Calais : la semaine sexiste en trois temps

Publié le Vendredi 11 Octobre 2013
Philippe Le Ray, Terry Richardson et les Chefs du Pas-de-Calais : la semaine sexiste en trois temps
Philippe Le Ray, Terry Richardson et les Chefs du Pas-de-Calais : la semaine sexiste en trois temps
Dans cette photo : Miley Cyrus
À côté d'une superbe démonstration de sexisme ordinaire en politique à l'Assemblée nationale ce mardi soir, deux photographes méritaient leur place dans notre machomètre de la semaine. Bienvenue à Thomas Muselet, auteur d'un calendrier polisson pour les Chefs du Pas-de-Calais où les femmes apparaissent dévêtues derrière les fourneaux, et au tristement célèbre Terry Richardson, sous le coup d'accusations d'attouchements sexuels de ses modèles.
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Ivre, il caquette comme une poule pour railler une consœur

Joli niveau de maturité ce mardi 8 octobre à l’Assemblée nationale. Lors d’une intervention de la députée écologiste Véronique Massonneau, Philippe Le Ray (député apparenté UMP) l’imite… en caquetant comme une poule. Manifestement ivre, il est rejoint par plusieurs députés qui font « cot cot codec » de bon cœur. Surprise d’entendre ces caquètement, la députée se fâche : « Ça suffit ! Mais qui fait ça ? » Plus tard, elle regrettera au micro d’i>Télé que les hommes aient « encore du mal à voir une femme dans l'hémicycle ».
Le règlement de l'Assemblée rappelle que « toute manifestation ou interruption troublant l'ordre est interdite. Est rappelé à l'ordre tout orateur qui trouble cet ordre. (…) Est également rappelé à l'ordre avec inscription au procès-verbal tout député qui se livre à une mise en cause personnelle, qui interpelle un autre député ou qui adresse à un ou plusieurs de ses collègues des injures, provocations ou menaces » (article 71-6). Le verdict est tombé : Philippe Le Ray sera sanctionné de 25% de son indemnité parlementaire pendant un mois, soit de la somme de 1378 euros.

>> Qui sont les victimes du sexisme en politique ? <<

Terry Richardson, le plus gros pervers de l’industrie de la mode ?

Les témoignages de mannequins harcelés sexuellement par le photographe de mode Terry Richardson se multiplient. Pour le site Jezebel, pas de doute possible : il profite de sa position pour harceler et abuser de jeunes mannequins plein(e)s d’illusions, non seulement en toute impunité mais également avec le soutien de l’industrie de la mode, qui continue à encourager son travail. Sur les shootings, Terry Richardson insiste pour être appelé « oncle Terry », et n’hésite pas à se mettre inopinément nu (ce serait une technique pour mettre ses modèles – souvent dénudés – à l’aise). L’homme est décrit comme un prédateur, prêt à sauter sur n’importe quelle jeune fille qui n’oserait pas lui dire non à cause de sa célébrité. Parmi les témoignages recueillis par le site, celui d’une proche d’une styliste qui travaillait avec lui. « Elle a quitté le job après l’avoir vu harceler et abuser sexuellement de deux mannequins adolescentes et originaires de l’Europe de l’Est qui ne parlait pas un mot d’anglais. »

« Pensez-vous vraiment que toutes ces célébrités poseraient pour lui si c’était du porno ? », objecte un assistant. À en juger par la dernière série de photo qu’il a réalisé avec la
désormais sulfureuse Miley Cyrus, la frontière est mince, comme le montre cette photo, ou encore celle-ci, mise en ligne sur le journal de bord de Terry Richardson.

Thomas Muselet : femmes nues en cuisine

Quatre femmes nues en sous-vêtements : deux étendant du linge, une gouttant à une sauce blanche évocatrice et une dernière tenant un poireau. C’est ce que Thomas Muselet, photographe, a trouvé de mieux pour faire honneur aux chefs du Pas-de-Calais dans le calendrier 2014 qui leur est consacré. Car non, ce calendrier plutôt polisson ne met pas les femmes chefs à l’honneur, mais uniquement les hommes. Les donzelles en string ne sont donc ici qu’accessoire, puisque sur la photo incriminée, c’est le chef Eric Delerue qui pose. Thomas Muselet explique qu’il s’est amusé à représenter chaque chef avec ses « passions, hobbies, défauts ». Or, le chef en question est réputé pour être un homme à femmes. Logique, donc, qu’il trône dans une cuisine avec ses hobbies favoris. Miam ! 

>> À lire : Sexisme en cuisine <<