Rio + 20 : une croissance verte en manque de financement

Publié le Mercredi 18 Avril 2012
Rio + 20 : une croissance verte en manque de financement
Rio + 20 : une croissance verte en manque de financement
L’économie verte sera un des grands thèmes du Sommet Rio + 20, qui se déroulera du 20 au 22 juin prochain. Si plusieurs grands pays comme la Chine et les Etats-Unis ont fait le choix d’investir dans les technologies vertes et de les soutenir sur les marchés internationaux, la France reste largement à la traine. Le point de vue de Véronique Smée, Rédactrice en chef du site Internet Novethic.fr.
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L’économie verte sera un des grands thèmes du Sommet Rio + 20, qui se déroulera du 20 au 22 juin à Rio, en présence de nombreux chefs d’Etats, ONG, représentants des collectivités locales et d’entreprises. Si plusieurs grands pays comme la Chine et les Etats-Unis ont fait le choix d’investir dans les technologies vertes et de les soutenir sur les marchés internationaux, qu’en est-il en Europe ? Novethic vient de révéler dans une enquête sur les « fonds verts » ( 200 fonds européens censés investir dans des entreprises dont le métier est directement lié à l’environnement ) que ce marché est particulièrement atone en 2012, quatre ans après la « bulle verte » et la multiplication de fonds « climat » ou « énergies propres ». Deux crises financières sont certes passées par là, mais n’expliquent toutefois pas à elles seules que les encours de ces fonds, censés financer la croissance verte, ne réunissent que 13,3 milliards d’encours ! En France, ces fonds ne recueillent que 865 millions d’euros. A titre de comparaison, les seuls fonds d’investissement responsable pesaient 64 milliards d’euros fin 2011…

Au plan européen, deux tiers de ces fonds sont gérés par 4 pays seulement – la France, la Suisse, le Royaume-Uni et l’Allemagne-, et une trentaine ont disparu depuis 2006. Les causes ? Les entreprises vertes ne sont pas si nombreuses et leur performance boursière est pénalisée par un manque de liquidité -elles ont des difficultés à obtenir des crédits-, d’une part, et d’autre part, la réduction du soutien de l’Etat aux producteurs d’énergies renouvelables a considérablement impacté le secteur. Ce contexte a éloigné encore un peu plus les investisseurs, particuliers comme institutionnels, ce qui a non seulement posé des problèmes de collecte, mais aussi de  performance, les deux étant liés. Bilan : l’apport des marchés à la croissance verte est très limité, alors qu’il faudrait 7 milliards d’euros par an d’investissements pour le seul secteur des énergies renouvelables, si la France veut atteindre 25% de ces énergies dans son mix énergétique en 2020. L’Europe n'arrivera donc pas à Rio sous les meilleurs auspices d’autant qu'au plan mondial, les investissements dans les cleantech ont cru de 14%, que les Etats-Unis ont augmenté de 65% leurs parcs d’installations solaires, et que la Chine finance à hauteur de 300 milliards d’euros un plan visant à atteindre 40% d’énergies renouvelables en 2040.

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