Génocide arménien : vote définitif de la loi et colère de la Turquie
Les sénateurs ont voté lundi soir la proposition de loi sur la négation du génocide arménien. Au terme d'un débat de plus de sept heures et alors que plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés pendant tout l'après-midi autour du Sénat, le texte a été adopté à la majorité absolue. Il prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d'un génocide reconnu par la loi française.
La Turquie gronde
Ce vote a aussitôt déclenché la colère de la Turquie. Le ministère turc des Affaires étrangères a « condamné fermement » le vote dénonçant un « acte irresponsable » de la part de la France. « La Turquie n'hésitera pas à rapidement mettre en œuvre comme bon lui semble les mesures prévues » contre la France, souligne un communiqué, dans une référence à de nouvelles sanctions contre Paris. La Turquie conteste le terme de génocide, même si elle reconnaît que des massacres ont été commis et que quelque 500.000 Arméniens ont péri en Anatolie entre 1915 et 1917. Suite au vote des députés le 22 décembre, Ankara avait déjà gelé sa coopération militaire et politique avec Paris.
« Lutter contre le poison négationniste »
L'Arménie a fait part de sa profonde satisfaction. Édouard Nalbandian, ministre arménien des Affaires étrangères a qualifié ce vote d’ « initiative historique qui contribuera à prévenir d'autres crimes contre l'humanité ». Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a justifié la proposition de loi de la députée UMP Valérie Boyer par la nécessité pour « notre société (...) de lutter contre le poison négationniste ».
Appel au calme
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a tenté mardi d’apaiser les tensions. « Je voudrais appeler nos amis turcs au sang-froid » et tendre « la main » à ce « grand pays, cette grande puissance économique, politique », a déclaré le ministre à Canal +.
Il a aussi rappelé qu'au titre de ministre des Affaires étrangères, il jugeait cette loi « inopportune ».
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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