Adoption du plan d'austérité en Grèce : Athènes s'enflamme

Publié le Lundi 13 Février 2012
Adoption du plan d'austérité en Grèce : Athènes s'enflamme
Adoption du plan d'austérité en Grèce : Athènes s'enflamme
Dans cette photo : Nicolas Sarkozy
Le programme économique d'austérité a été adopté dimanche par le parlement grec afin d'éviter un défaut de paiement en mars et d'obtenir une partie de l'effacement de sa dette par ses créanciers privés et le déblocage d'une aide européenne de 130 milliards d'euros. Ce plan de rigueur draconien a jeté 80.000 manifestants dans les rues enflammées d'Athènes.
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Le parlement grec a décidé d’adopter dimanche le plan d’austérité draconien imposé par ses créanciers privés mais aussi par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, pour éviter la faillite du pays. Réduction de 22% du salaire minimum dans le privé, suppression de 15.000 postes de fonctionnaires, privatisation de quatre entreprises d’Etat, ou encore coupes dans le budget de l’armée et de la Sécurité sociale, c'est ce qu'ont accepté 199 députés sur un total de 300 (dont 287 présents) alors que le gouvernement de coalition socialistes-conservateurs pouvait théoriquement compter sur 236 voix. Le plan de rigueur avait été solennellement présenté par l’exécutif comme le seul rempart au « chaos » et à un défaut de paiement en mars, quand le pays devra rembourser un premier prêt de 14,5 milliards d’euros. En échange de l’adoption de ce programme de rigueur, le pays compte sur l’obtention d’une aide européenne de 130 milliards d’euros et l’effacement de 100 milliards d’euros de dette par ses créanciers privés. Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a précisé que ces dernières négociations seraient entamées d’ici au 17 février.

80.000 personnes (selon la police) ont manifesté et littéralement enflammé les rues d’Athènes. Le ministère de la Protection du citoyen fait état d’une quarantaine de départs de feu ou incendies dans des bâtiments ou équipements du centre de la ville. Vitrines brisées, banques endommagées, telle est la situation de chaos dans laquelle se sont affrontés forces de l’ordre et manifestants encagoulés. Le face-à-face a démarré devant le parlement, alors protégé par un important cordon de 3.000 policiers, où s’était réuni un groupe de contestataires. La bataille s’est alors poursuivie dans les rues adjacentes, à coup de jets de pierres, de morceaux de marbre et de cocktails Molotov contre gaz lacrymogènes du côté de la police. Le ministère de la Santé a recensé 54 blessés. Les opposants avaient commencé  à affluer sur la place Syntagma en début d’après-midi à l’appel des deux grandes centrales syndicales grecques, la GSEE pour le privé et l’Adedy pour le public, ainsi que de la gauche communiste et radicale qui demande la tenue d’élections immédiates. L’accord gouvernemental affiché jeudi sur le plan de rigueur s’était vite fissuré le lendemain avec la démission de six membres du gouvernement : deux socialistes et quatre cadres de la formation d’extrême droite Laos.

Elodie Vergelati

(Avec AFP)
Crédit photo : AFP

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