Trayvon Martin : la justice américaine poursuit Georges Zimmerman

Publié le Jeudi 12 Avril 2012
Il aura fallu attendre un mois et demi avant que la justice américaine ne décide de poursuivre Georges Zimmerman, l'homme accusé du meurtre du jeune Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans sans histoire. Le ministre américain de la Justice a assuré que des « actions appropriées » seraient mises en œuvre si l'enquête établissait qu'il s'agissait d'un crime raciste.
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Un mois et demi après la mort, en Floride, du jeune Trayvon Martin, la justice américaine a décidé d’engager des poursuites contre George Zimmerman, l'homme accusé de ce meurtre. « Aujourd'hui, nous avons engagé des poursuites pour meurtre sans préméditation contre George Zimmerman », a en effet annoncé mercredi le procureur spécial Angela Corey, lors d'une conférence de presse au tribunal de Jacksonville (Floride, sud-est). Et de poursuivre : « je vous confirme que Georges Zimmerman a été placé en détention ». Le ministre de la Justice américain, Eric Holder, s'était exprimé peu avant, assurant que des « actions appropriées » seraient mises en œuvre si l'enquête établissait qu'il s'agissait d'un crime raciste.
Des annonces qui ont bien sûr ravi la famille de la victime. « Nous voulions tout simplement une arrestation, rien de plus, rien de moins. Et c'est ce que nous avons eu. Merci Seigneur, merci Jésus », a ainsi déclaré, en larmes, Sybrina Fulton, la mère de l’adolescent, lors d'une conférence de presse organisée à Washington. Mark O'Mara, le nouvel avocat de George Zimmerman, a pour sa part assuré que son client était « soucieux de voir que l'État a décide de le poursuivre. Sa préoccupation c'est qu'il puisse avoir un procès équitable », a-t-il ajouté. Il a par ailleurs précisé qu’il plaiderait non coupable et qu'une audience était programmée jeudi.

Alors qu’il rentrait chez lui après avoir acheté des sucreries, Trayvon Martin, jeune adolescent noir de 17 ans, a été abattu le 26 février dernier par Georges Zimmerman, un Américain d'origine péruvienne qui faisait des rondes de surveillance dans sa résidence. L’homme avait été brièvement arrêté puis relâché après qu'il eut invoqué la légitime défense, alors que sa victime n'était pas armée. Cette affaire avait immédiatement ému l’Amérique, beaucoup estimant que le jeune garçon avait été victime d’un « délit de faciès ». Le président Barack Obama n’avait d’ailleurs pas hésité à faire part de son indignation, affirmant : « si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon».

Crédit photo : AFP

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