Égypte : un an de prison requis pour la militante Asmaa Mahfouz

Publié le Mercredi 09 Mai 2012
Égypte : un an de prison requis pour la militante Asmaa Mahfouz
Égypte : un an de prison requis pour la militante Asmaa Mahfouz
Asmaa Mahfouz, la célèbre militante égyptienne connue pour sa lutte contre le gouvernement de Hosni Moubarak pendant les révoltes du Printemps arabe, a été condamnée à un an de prison pour avoir agressé un témoin lors du procès sur les violences meurtrières entre soldats et chrétiens. Elle a démenti cet acte de violence.
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La célèbre militante Asmaa Mahfouz a été condamnée mardi par un tribunal égyptien à un an de prison pour avoir agressé un témoin lors du procès sur les violences meurtrières entre soldats et chrétiens. Elle est l’une des figures les plus significatives du Printemps arabe qui a frappé l’Égypte en mettant fin au gouvernement du président Hosni Moubarak en février 2011. Ses avocats ont signalé que la militante se trouve actuellement aux États-Unis, c’est pourquoi elle n'a pas pu être présente au jugement.

Cette condamnation inclut, outre la peine de prison, le paiement d’une caution et d'une amende d'un montant total de 2 000 livres égyptiennes, selon un premier jugement rendu par un tribunal inférieur en mars dernier et confirmé mardi. Mme Mahfouz devrait faire appel après avoir payé la caution.

De son côté, l'association égyptienne des droits de l'Homme Arabic Network for Human Rights Information a assuré que cette condamnation constitue un « retour aux condamnations politisées contre les militants de l'opposition », en référence à l'époque de Hosni Moubarak. Cette ONG souligne que la militante a été accusée d’avoir « battu » un homme près du bureau du procureur dans le cadre du procès sur les violences entre Coptes et soldats, une information qu'elle a démentie.

Mme Mahfouz est devenue célèbre en mettant en ligne une vidéo YouTube exhortant les Égyptiens à manifester contre Hosni Moubarak. Par ailleurs, la justice militaire l'avait interrogée en août, l'accusant d'avoir diffamé sur Facebook et Twitter le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dirigeant le pays depuis la chute de Hosni Moubarak. Néanmoins, le général Adel Morsy qui préside la commission judiciaire, avait alors assuré qu’il n'y avait pas d'entraves à la liberté d'expression et que nul citoyen ne pourrait être condamné pour ses positions, qu'il peut exprimer librement. Ainsi, l'armée avait fini par abandonner ses poursuites.

Le Parlement européen a décerné en octobre dernier son prix Sakharov pour la liberté de l'esprit à cinq militants du Printemps arabe, dont Mme Mahfouz.

Alexandra Gil

Avec AFP
Crédit photo : YouTube

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