Florence Cassez « doit être libérée », selon la juge Olga Sanchez

Publié le Vendredi 11 Mai 2012
Florence Cassez « doit être libérée », selon la juge Olga Sanchez
Florence Cassez « doit être libérée », selon la juge Olga Sanchez
Dans cette photo : Marion Cotillard
La juge de la Cour Suprême mexicaine chargée de proposer une solution dans l'affaire Florence Cassez estime que la Française condamnée à 60 ans de prison « doit être libérée ». Olga Sanchez devra convaincre deux autres juges pour que son projet aboutisse.
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La juge Olga Sanchez s’est prononcée en faveur d’une libération de Florence Cassez dans une interview accordée au journal Excelsior. C’est elle qui est chargée de présenter un projet de jugement de l’affaire devant ses confrères de la Cour suprême. La Française condamnée à
60 ans de prison « doit être libérée », a déclaré la juge, « c'est ce que je pense pour beaucoup de raisons, et maintenant que je me consacre au dossier, pour beaucoup plus de raisons », a-t-elle ajouté.

Olga Sanchez avait déjà pris parti pour Florence Cassez au mois de mars. Elle avait été la seule des cinq juges de la Cour suprême à soutenir le projet du juge Arturo Zaldivar de « libération immédiate et absolue » de la Nordiste accusée de complicité d’enlèvements. Il aurait fallu une voix de plus à Zaldivar pour que la proposition aboutisse. Néanmoins quatre de ces juges avaient reconnu de graves violations dans la procédure ayant mené à la condamnation de la Française, et confié la rédaction d’un nouveau projet à la juge O. Sanchez.

L’enjeu pour la magistrate est de convaincre les juges José Ramon Cossio et Jorgen Pardo de libérer la Française aujourd’hui âgée de 37 ans. Pour ce faire, elle dit avoir modifié sa stratégie par rapport à celle de Zaldivar, plutôt « pragmatique et extraordinaire », et adopté une « logique juridique et une interprétation constitutionnelle très précise ». Arturo Zaldivar avait notamment insisté sur la fausse arrestation de Florence Cassez en décembre 2005. Les autorités avaient mis en scène leur descente chez le compagnon de Florence Cassez, Israel Vallarta, alors que la véritable arrestation avait eu lieu la veille. Il aurait évoqué « l’effet corrupteur » de cette réalité travestie sur le reste de la procédure, une expression qui a semble-t-il choqué les juges, selon O. Sanchez. « Beaucoup de gens ont été scandalisés par le terme « effet corrupteur de la procédure », c'est une traduction de l'anglais. La Cour nord-américaine l'utilise très fréquemment et nous ne l'avions pas encore utilisé ici au Mexique. Mais si, il y a bien eu un effet corrupteur », a-t-elle déclaré.

Florence Cassez est emprisonnée depuis six ans au Mexique. Elle a été arrêtée en décembre 2005, sur une route menant à Mexico, en compagnie d’Israel Vallarta, son ex-compagnon. Le 9 décembre 2005, lendemain de son arrestation, la police fédérale mexicaine a mis en scène cette interpellation et la libération de trois otages, devant les caméras de télévision, les présentant comme une transmission « en direct ». Accusée d'enlèvements, délinquance organisée et port d'armes prohibées, la Française, aujourd’hui âgée de 37 ans, a été condamnée à 60 ans de prison après trois jugements successifs et défavorables.

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