JO de Londres 2012 : la FIFA hésite à autoriser le hijab
À trois semaines du lancement des Jeux Olympiques de Londres, le port du voile revient sur le devant de la scène ou plutôt des terrains de foot. L’IFAB doit prendre une décision le 5 juillet à Zurich sur l’autorisation du hijab lors des compétitions internationales. Pour l’instant, la réglementation manque de précision puisqu’elle stipule qu’aucun signe politique, religieux ou personnel ne doit apparaître sur l’équipement des joueurs. Or le 3 mars dernier, l’IFAB lève l’interdiction du port du hijab au prétexte qu’il constitue « un signe culturel et non religieux ». En fait, la FIFA avait trouvé un compromis en exigeant seulement que le cou et les oreilles soient visibles. Une exigence que l’équipe iranienne n’avait pas respectée début 2011 et pour laquelle elle avait été exclue des phases de quAlification pour les JO de Londres.
Cette levée de l’interdiction du port du hijab a été portée à bout de bras par le vice-président de la FIFA, le prince Ali de Jordanie, qui a ignoré toutes les analyses coraniques qui affirment explicitement que le port du hijab est une contrainte religieuse. Mais de nouveaux obstacles viennent se dresser sur sa route : des experts médicaux affirment que cet équipement n’est pas adapté aux compétitions sportives et peut même provoquer « des risques de lésion au niveau du cou et de la carotide en cas de collision lorsque celle-ci se produit à grande vitesse », d’après le Dr D’Hooghe, chef de la commission des experts de la FIFA.
L’IFAB doit donc trancher cette épineuse question qui creuse le fossé culturel entre Orient et Occident : Annie Sugier, auteure de Femmes voilées aux Jeux Olympiques, rappelle dans une tribune que le port d’un accessoire stigmatisant la condition féminine est totalement contraire à l’esprit du sport qui comporte dans ses objectifs l’esthétisation du corps humain. Mais c’est ici l’esprit du sport « occidental » qu’elle défend, les valeurs orientales n’étant pas les mêmes.
Laure Gamaury
(Source : lemonde.fr)
Crédit photo : Goodshoot
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