Michelle Martin, ex-femme de Dutroux, a passé la nuit au couvent
Michelle Martin a quitté mardi soir la prison pour femmes de Bruxelles après avoir purgé 16 des 30 années de prison auxquelles elle avait été condamnée en 2004. La Cour de Cassation, la plus haute juridiction belge, a en effet rejeté mardi les recours déposés par les parties civiles et le parquet, donnant ainsi son feu vert à la libération anticipée de l’ex-femme de Marc Dutroux, à la condition de se « tenir à distance » des familles de victimes.
C’est donc vers 22h30 mardi soir qu’elle a été accueillie chez les sœurs clarisse de Malonne, près de Namur, qui ont accepté de l'héberger pour une durée indéterminée. Si Michelle Martin ne fera pas partie intégrante de la communauté, elle devra participer aux tâches communes comme l’entretien du potager ou de la cuisine. Elle sera autorisée à sortir, mais ne pourra se rendre dans les deux régions où elle a vécu avec Marc Dutroux. Elle aura pour obligation de répondre à toute convocation de la justice et de signaler tout changement d'adresse, sous peine de retourner en prison. Elle devra par ailleurs reprendre sa thérapie et aura interdiction d’établir le contact avec les médias. Enfin, elle devra indemniser les victimes. « Elle veut réussir sa réinsertion (...) et souhaite se racheter vis-à-vis de la société », a affirmé mardi son avocat, Maitre Thierry Moreau.
Jean-Denis Lejeune, le père de l'une des fillettes assassinées, « sous le choc » de cette décision, a adressé une lettre ouverte à Michelle Martin, lui demandant de dire « la vérité » sur la mort de sa fille. Pour Paul Marchal, un autre père « anéanti » par cette libération, si son « combat contre Martin est terminé », la « lutte pour le statut des victimes n'est pas encore finie ». En effet, les pères souhaitent une réforme de la justice, afin de durcir les peines de sûreté pour les crimes les plus graves et notamment ceux d’enfants. Leur hantise étant de voir libérer Marc Dutroux, condamné à la perpétuité.
Michelle Martin avait été condamnée à trente ans de réclusion criminelle pour avoir activement participé aux séquestrations par son ex-mari de six fillettes en 1995 et 1996. Quatre en sont mortes, dont deux de faim après avoir été emmurées dans la cave d'une maison du couple, près de Charleroi.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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