Espagne : au chômage, elle met ses organes en vente pour trouver un logement

Publié le Lundi 12 Novembre 2012
Espagne : au chômage, elle met ses organes en vente pour trouver un logement
Espagne : au chômage, elle met ses organes en vente pour trouver un logement
Poumon, rein, foie : tel est le prix qu'est prête à payer une Espagnole de 44 ans, acculée par la crise, qui souhaite pouvoir offrir un logement décent à sa fille et à elle-même. Elle a passé une annonce en ce sens sur un journal en ligne, justifiant : « C'est tout ce que j'ai ».
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« Je vends l’un de mes reins ». C’est ainsi que M. – elle a demandé l’anonymat – chômeuse espagnole de 44 ans, met en vente certains de ses organes non indispensables à sa survie, dans une annonce sur Internet afin de pouvoir trouver un logement. Cette quadragénaire désespérée explique en effet être sous le coup d’un avis d’expulsion et n’a pas trouvé d’autre moyen pour assurer un loyer pour elle et pour sa fille étudiante de 22 ans. « J'ai reçu un préavis d'expulsion pour ma fille et moi. Nous n'avons pas de famille, nous ne savons pas où aller. » Selon le journal espagnol El Mundo, la mère de famille désemparée, touchée de plein fouet par la crise, souffre par ailleurs d'une incapacité à 66% due aux mauvais traitements que lui a fait subir l'homme avec qui elle a vécu pendant 18 ans et qui veut désormais la faire expulser de la maison où elle vit avec sa fille. « J'ai d'abord mis en vente un rein, maintenant je propose aussi les cornées de mes yeux, un de mes poumons, un morceau de mon foie... Je vends n'importe quel organe de mon corps à qui peut le payer. »

Douze ans de prison pour trafic d'organes

Aujourd’hui, la quadragénaire et sa fille vivent avec seulement 426€ d’allocations par mois, ce qui rend extrêmement difficile le règlement d’un loyer mensuel. Toujours selon le quotidien espagnol, la femme qui a publié il y a deux semaines une annonce en ligne proposant ses organes à la vente, assure avoir d’ores et déjà pris contact avec un médecin à Melilla afin de préparer un éventuel prélèvement. Or, cet acte désespéré pourrait être assimilé à du trafic d'organes : la femme pourrait ainsi encourir une peine de douze ans de prison. Un prix qu'elle est prête à payer pour tenter d'aider sa fille : « Je fais cela parce que je suis tout simplement désespérée. »

Voir la vidéo (en espagnol)



Crédit photo : Benito Pajares

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