L'Irlande vote « oui » en faveur des droits des enfants

Publié le Lundi 19 Novembre 2012
L'Irlande vote « oui » en faveur des droits des enfants
L'Irlande vote « oui » en faveur des droits des enfants
Les irlandais ont voté il y a quelques jours un « oui » au référendum renforçant les droits constitutionnels des enfants. Un grand pas vers l’avant, pour un pays où les agressions faites aux enfants ne cessent de défrayer la chronique.
À lire aussi


Le 10 novembre dernier, les irlandais ont majoritairement voté au référendum en faveur d’un renforcement des droits constitutionnels des enfants, ce qui permettrait à l’Etat irlandais de pouvoir intervenir facilement dans les cas de maltraitance d’enfants, très fréquents dans ce pays ces dernières années.

En effet, le « oui » l’a remporté par 58,01%, mais il est à noter que le taux de participation a été très faible. Le référendum n’aura mobilisé que 33,5% des irlandais. Le gouvernement du pays souhaite faire passer toute une série de lois, selon actu-droitsenfant.over-blog.com, et compte également faciliter l’adoption à des quelque 6.200 enfants placés, dont environ 2.000 vivent dans la même famille d’accueil.
La constitution irlandaise actuellement ne permet pas d’adopter les enfants placés à long terme si les parents sont mariés. Ces derniers sont ainsi obligés de se tourner vers l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique centrale, parfois illégalement.

Selon France 24, aujourd’hui un enfant sur quatre est victime d’une agression, d’où l’importance pour ce pays de voter « oui » à ce référendum afin de sauver des milliers d’enfants en situation très critique.
Selon Colm O’Gorman, directeur de Amnesty International en Irlande, ce référendum est « un pas vers l’avant pour les enfants en situation vulnérable en Irlande ». Rappelons que Colm O’Gorman a été violé à plusieurs reprises par le prêtre Sean Fortune, lequel s’est suicidé avant d’être envoyé en prison pour ses crimes.

Aujourd’hui, de nombreuses victimes se battent pour leurs droits. Frances Fitzgerald, ministre de l’Enfance et de la Jeunesse s’est, quant à lui, réjoui de ce vote et a déclaré que dorénavant les enfants pourront être écoutés au cours de certaines procédures judiciaires, quand des décisions cruciales concerneront leur avenir.

Il faut néanmoins souligner que ce référendum n’a pas fait que des heureux. Les radicaux et les fondamentaux ont appelé à voter « non ». Ces derniers estiment que l’autorité des parents va être diluée par cet amendement. Le prêtre dominicain, Brian McKevitt, déclare que ce référendum va affaiblir l’autorité des parents chargés de protéger leurs enfants et dénonce un Etat irlandais qui selon ses propres termes « a un passif tragique concernant la protection des enfants ».

Ils critiquent aussi l’article 42 modifié de la constitution qui, selon eux, permettra à des travailleurs sociaux de retirer des enfants à des familles heureuses. Des arguments que les partisans du « oui » dénoncent comme de la paranoïa sans fondement. L’Irlande vient de franchir un grand pas, mais la victoire pourrait être de courte durée car la Cour suprême a déclaré illégal le 08 novembre l’envoi d’un livret à tous les foyers de ce pays de 4,6 millions d’habitants au motif que les autorités n’ont pas le droit de prendre partie pour une position plutôt que l’autre dans un processus référendaire.