En Allemagne, être mère ou femme active, il faut choisir

Publié le Mardi 18 Décembre 2012
En Allemagne, être mère ou femme active, il faut choisir
En Allemagne, être mère ou femme active, il faut choisir
En Allemagne, les mères actives sont considérées comme des « mères indignes ». Résultat : le taux de fécondité du pays est en chute libre. Avec moins 1,4 enfant par femme, il est actuellement le plus bas d'Europe.
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Avec moins d’1,4 enfant par femme, l’Allemagne affiche le taux de fécondité le plus bas d’Europe. Un phénomène qui s’explique le plus souvent par des raisons pratiques - comme en France, le pays manque de structures d’accueil pour la petite enfance. Mais pas seulement. Selon une étude publiée lundi par l’institut fédéral de recherches démographiques, la mauvaise image des mères exerçant une activité professionnelle est l’une des causes principales de cette faible natalité.

Dans le document intitulé « (Pas) envie d’enfants ? », les auteurs expliquent qu’en Allemagne « la mère appartient à son enfant et il ne faut pas le laisser dans une structure d’accueil jusqu’à ses trois ans sous prétexte que la mère veut travailler ». Le rapport souligne par ailleurs que « le travail de la mère est assimilé à une diminution du bien-être de l’enfant et, dans le même temps, les pères ne sont pas considérés comme ayant la même capacité éducative que les mères ».    

Être une mère active, c’est être une mère indigne

Dans ce cadre, les Allemandes ne sont toutefois pas toutes logées à la même enseigne. Les auteurs mettent d’ailleurs en exergue les différences d’approches dans les différents Länders (États régionaux) d’Allemagne de l’Est, ces derniers étant mieux lotis en établissements d’accueil pour les jeunes enfants et le travail des mères y étant mieux accepté. À l’opposé, en Allemagne de l’Ouest, avoir des responsabilités professionnelles tout en ayant un enfant, « c’est très vite devenir une mère indigne ».

Sans surprise, dans un pays où « ni le modèle traditionnel de la femme au foyer ni celui de la femme active avec enfant ne semblent attractifs, la décision de ne pas avoir d’enfant va être favorisée », déplorent les auteurs. Mais la tendance pourrait s’inverser dans les prochaines années. En effet, dès août 2013, tout parent d’enfant âgé de moins de trois ans aura droit, pour son enfant, à une place en crèche ou chez une nourrice agréée, tandis qu’une allocation sera versée aux parents ayant fait le choix de garder leur enfant à domicile.

Crédit photo : Abaca  

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