La "femme en rouge", symbole de la jeunesse féminine en Turquie

Publié le Jeudi 06 Juin 2013
La "femme en rouge", symbole de la jeunesse féminine en Turquie
La "femme en rouge", symbole de la jeunesse féminine en Turquie
Alors que la Turquie est, depuis plusieurs jours, en proie à des violences opposant la population aux forces de l'ordre, une jeune manifestante, prise en photo au moment où elle était aspergée de gaz lacrymogène est devenue, malgré elle, le symbole de la contestation. Une célébrité soudaine dont celle que l'on appelle désormais « la femme en rouge », se serait bien passée.
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Vêtue d’une robe printanière de coton rouge, d’un collier et portant un sac en toile, une jeune femme à l’allure inoffensive est aspergée de gaz lacrymogène par un policier. Capturée le 28 mai par Osman Orsal, photographe de l’agence Reuters, cette image est devenue en quelques jours le symbole de la contestation turque contre le gouvernement du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan.  

Les droits des femmes en danger

C’est dans le centre d’Istanbul (Turquie), dans le parc de Gezi dont l’aménagement en centre commercial est à l’origine de la révolte que se déroule la scène. Et pour la population, « cette photo incarne l’esprit de ce mouvement. Elle illustre la violence de la police contre des manifestants pacifiques, des gens qui essaient juste de défendre leurs valeurs », explique Esra, une étudiante turque en mathématiques. Le cliché est en effet évocateur, incarnation d’une jeunesse se revendiquant pacifique mais violemment réprimée par les forces de l’ordre.

Pour les femmes, nombreuses dans les cortèges de manifestants, il a une autre signification. Elles sont nombreuses à dénoncer les atteintes du gouvernement à leurs libertés les plus élémentaires. La remise en cause du droit à l’avortement, la promotion du port du voile ou l’injonction répétée de Recep Tayyip Erdogan à faire, au minimum, trois enfants, représentent, en effet, une menace pour les droits des femmes.

« Plus vous nous aspergez, plus nous sommes forts »

D’abord diffusé sur les réseaux sociaux, le cliché a ensuite été repris par de multiples quotidiens nationaux comme le National Post au Canada, Le Guardian en Grande-Bretagne, ou encore La Vanguardia en Espagne, avant d’être détourné et placardé sur les murs d’Istanbul sous forme de stickers et d’affiches. Sur ces dernières, la femme domine parfois de toute sa taille le policier qui l’asperge, à bout portant de gaz tandis qu’un slogan affirme : « Plus vous nous aspergez, plus nous sommes forts ».

Mais qu’en est-il de cette fameuse « femme en rouge » ? Interrogée par les médias locaux, Ceyda Sungur de son vrai nom, a confié mal vivre cette célébrité. Considérant être une citoyenne comme les autres, elle a avouée être « malade d’être appelée le symbole du parc Gezi ».

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