Il peint Poutine en sous-vêtements et doit quitter la Russie

Publié le Vendredi 30 Août 2013
Il peint Poutine en sous-vêtements et doit quitter la Russie
Il peint Poutine en sous-vêtements et doit quitter la Russie
Un peintre russe a dû se réfugier en France après avoir peint Poutine et Medvedev en sous-vêtements féminins. L'image n'a pas été très au goût du président russe : le musée ayant exposé la toile a été fermé. Alors que le pays est au cœur des débats à cause de sa politique homophobe, le tableau pourrait représenter une infraction à la récente loi interdisant la « promotion » de l'homosexualité.
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Le président russe Poutine et son premier ministre Medvedev adoptent une pose aguicheuse, affublés de corps féminins et vêtus de lingerie sexy. Ce n’est pas le montage d’un internaute facétieux, mais l’œuvre d’un peintre, exposée dans un musée de Saint-Pétersbourg depuis le 21 août. La provocation aura été de courte durée : quatre tableaux ont été confisqués par la police, et le musée a été fermé, tandis que Konstantin Altouine, l’artiste, a dû fuir le pays le 28 août pour se réfugier en France.

Les gays ? « Des pervers et des sodomites séropositifs »

Les forces de l’ordre sont arrivées au musée privé, baptisé « Musée du pouvoir », armées de kalachnikov. « Les experts examinent actuellement » les quatre œuvres saisies, a indiqué le porte-parole de la police, Viatcheslav Steptchenko. Elles pourraient constituer une entorse à la récente loi condamnant toute « propagande homosexuelle » devant des mineurs. Promulguée par le Vladimir Poutine, la loi fait l’objet d’une controverse internationale, notamment en vue des prochains Jeux Olympiques. Une des œuvres montre en effet le député auteur de la loi, Vitali Milonov, devant le drapeau arc-en-ciel, étendard de la cause LGBT. Pour sa part, Milonov s’est exprimé sur le sujet à la radio : il refuse de se voir peint « avec un drapeau brandi par des pervers et des sodomites séropositifs ». Évoquant les homosexuel-les, il a déclaré : « Il y a trop de punaises, il est temps de les exterminer. »

Pas facile de contester le gouvernement russe

En Russie, il ne fait pas bon contester le pouvoir en place : deux Pussy Riot sont actuellement en prison pour avoir chanté une « prière punk » anti-Poutine. D’où l’inquiétude de l’artiste quant à son sort. « Après avoir appris que des policiers l’attendaient chez lui, Konstantin a pris le premier billet disponible, pour le Danemark. Aujourd’hui il est en France », a déclaré M. Donskoï, ex-maire d’Arkhanguelsk (nord) passé à l’opposition. M. Donskoï avait été poursuivi et emprisonné après avoir fait état de ses ambitions présidentielles à l’élection de 2008. « Les policiers nous ont recommandé de ne pas faire de bruit autour de cette histoire à la veille du sommet du G20 », qui aura lieu à Saint-Pétersbourg en septembre, a-t-il expliqué.

Victoria Houssay

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