La colère des expatriés français contre l’ambassade de France au Japon
Trois jours après le terrible séisme qui a frappé le Japon et la menace nucléaire qui plane sur le pays, de nombreux expatriés français se plaignent du manque d’information et de l’inefficacité de la diplomatie française.
En effet, une grande partie de la communauté française au Japon se sent délaissée et n’a pas le sentiment d’être soutenue par la France. C’est sur le blog de Madjid, un français habitant au Japon, que la grogne a commencé. Il explique que « L'ambassade de France est fermée. Il y a une ligne téléphonique, injoignable (...). Des touristes, certains certainement pris de panique, trouvent grille fermée quand ils viennent chercher un peu d'écoute, de réconfort. » Une ambassade absente donc, selon Madjid. En quelques heures, la rumeur est propagée sur Twitter, notamment suite au message posté par l’ambassade de France sur Twitter : « Fermeture de la section consulaire, du bureau des visas et de Campus France ». La colère et l’angoisse grandissent chez les Français, de plus en plus inquiets face à une possible contamination nucléaire.
Gaëlle, une jeune expatrié interviewée sur RTL, explique que là non plus, l’ambassade de France n’est pas claire et n’apporte pas suffisamment de renseignement sur le sujet : "Je leur ai demandé des renseignements par rapport aux capsules d'iode, ils m’ont répondu : mangez des algues ». Cependant, l’ambassade de France a tenu à répondre à ces accusations et assure qu’ils font leur possible pour venir en aide aux expatriés français. Outre le bulletin d’information régulièrement mis à jour, les mails envoyés aux ressortissants et la mise en place d’un numéro d’urgence, l’ambassade affirme qu’ils ne laissent pas les français livrés à eux-mêmes. Afin d’apaiser la colère des français, un tweet de France Diplo a été publié dans lequel il explique que « L'ambassade au Japon n'est pas fermée : certains services le sont pour se concentrer sur l'assistance aux ressortissants français ».
Un membre de l’ambassade a également tenu à s’exprimer : « C'est vrai que le réseau est saturé et qu'il faut parfois téléphoner plusieurs fois pour réussir à nous joindre. Mais cela ne signifie pas que nous nous tournons les pouces : dans la cellule d'urgence, nous sommes trente personnes à nous relayer pour répondre au téléphone 24 heures sur 24. Il y a des appels toutes les secondes, on fait au mieux ». Mais les français ne semblent pas satisfaits de l’aide de l’ambassade de France, et commencent à réellement s’inquiéter. Yokishi, un franco-japonais de 28 ans installé à Tokyo témoigne : « Ils commencent vraiment à paniquer. (…)Il n’y a plus d’eau, plus de conserves, plus de biscuits secs. Or ce sont les étrangers qui en pâtissent le plus, car les Japonais, eux, ont fait des provisions, comme ils ont l’habitude de faire dans les jours qui suivent un séisme ».
5 jours après le séisme, de nombreux français sont encore portés disparus dans la région de Sendai, la plus touchée par le tsunami.
Sources : Le Parisien, L'Express
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