« Dix mois sans voir le jour » : le témoignage des otages français libérés

Publié le Dimanche 20 Avril 2014
« Dix mois sans voir le jour » : le témoignage des otages français libérés
« Dix mois sans voir le jour » : le témoignage des otages français libérés
Les quatre journalistes français qui étaient pris en otage en Syrie ont été libérés samedi 19 avril.  Accueillis par le président de la République à Villacoublay, Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ils ont pu livrer leurs premières impressions sur des conditions de détention, très dures.
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« Sur les dix mois et demi »,  les quatre compagnons de captivité sont « restés dix mois complets dans des sous-sol sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchaînés les uns aux autres », a expliqué Didier François à la radio Europe 1, ce dimanche 20 avril juste après avoir atterri à l’aéroport de Villacoublay. Les conditions de détention des quatre journalistes français pendant un peu moins d’un an ont été compliquées, rudes. Les anciens otages ont affirmé avoir été déplacés à de nombreuses reprises : « Je suis passé par une dizaine de lieux de captivité (...). La plupart du temps, avec d'autres personnes, notamment Pierre Torres qui m'a rejoint assez vite. Cela a été une longue errance de lieu de détention en lieu de détention », se rappelle Nicolas Hénin.

Les conditions de détention des otages précaires

« Dans un pays en guerre, ce n'est pas toujours simple, que ce soit la nourriture, l'eau, l'électricité. Parfois, c'était un petit peu bousculé, les combats étaient proches, il est arrivé qu'on soit déplacés très rapidement dans des conditions un peu abracadabrantes », ajoute ce dernier. Il raconte également avoir tenté de s’évader, trois jours après avoir été capturé. « J'ai passé une nuit en liberté à courir dans la campagne syrienne avant de me faire rattraper par mes ravisseurs ». Concernant ses dernières heures passés en détention, le journaliste détaille : « D'habitude, on n'était pas très bien nourris et des gardiens sont venus dans notre cellule, nous ont apporté un repas au-dessus de l'ordinaire, puis nous ont demandé si on voulait manger davantage, ce qui n'arrivait d'habitude jamais ».