Peine de mort aux Etats-Unis : 45 minutes d'atroces souffrances pour un condamné

Publié le Mercredi 30 Avril 2014
Peine de mort aux Etats-Unis : 45 minutes d'atroces souffrances pour un condamné
Peine de mort aux Etats-Unis : 45 minutes d'atroces souffrances pour un condamné
Dans la soirée du mardi 29 avril, une exécution complètement ratée aux Etats Unis a tourné au fiasco. Le condamné à mort a agonisé pendant 45 minutes d’atroces souffrances, dans une prison de l’Oklahoma avant de succomber d’un nouveau cocktail médicamenteux.
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Adoptée depuis 1990, l’injection létale est la méthode d’exécution qu’applique l’Etat de l’Oklahoma à ses condamnés. C’est par un nouveau "cocktail", qui implique un sédatif, un anesthésiant et du chlorure de potassium à dose mortelle, que devaient être tués le mardi 29 avril Clayton Lockett et Charles Warner, dans une prison située non loin d'Oklahoma City. Mais l’exécution a tourné au supplice, le premier condamné ayant succombé à ce cocktail médicamenteux – jamais testé auparavant après 45 minutes d’immenses douleurs.

« Clayton Lockett a été torturé à mort »

Trois minutes après que les trois produits mortels lui eureont été injectés, l’homme s'agite, respirant très fort et essayant de dire quelque chose. Il va alors vivre un calvaire de 45 minutes, que des témoins ont raconté en direct d'un compte Twitter ou plus tard dans le New York Times. « Clayton Lockett a été torturé à mort », dénonce l’avocate de Charles Warner. Elle a rappelé que la défense des deux prisonniers avait demandé en vain des renseignements sur ces nouveaux produits. Mais la Cour suprême de l’Oklahoma avait conclu que les deux hommes « n'avaient pas plus le droit aux informations qu'ils demandaient que s'ils étaient exécutés sur la chaise électrique ».

La pénurie du  penthiobarbital en cause

Cet échec, qui n'est pas sans rappeler la mort du condamné Dennis McGuire en Ohio après 24 minutes d’agonie, s’explique en partie par la pénurie du pentobarbital généralement utilisé pour les exécutions à mort. Cet anesthésiant dont l’abus aurait causé la mort de Marilyn Monroe est utilisé par les vétérinaires pour euthanasier les chiens et les chats. Or, depuis que les laboratoires pharmaceutiques européens refusent de leur vendre ce produit, les Etats américains sont obligés de se tourner vers des méthodes plus douteuses en utilisant notamment des mélanges de drogues jamais testés.

L'exécuté, condamné pour avoir violé et assassiné une femme en 2000, a fait l’expérience de cette négligence des Etats qui n’ont toujours pas aboli la peine capitale. En attendant, la sentence du deuxième prisonnier a été reportée.

Priscillia Mudiaki

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