Affaire DSK : Osez le féminisme dénonce le déballage sexiste

Publié le Mardi 17 Mai 2011
Affaire DSK : Osez le féminisme dénonce le déballage sexiste
Affaire DSK : Osez le féminisme dénonce le déballage sexiste
Dans cette photo : Dominique Strauss-Kahn
Blagues sexistes, méconnaissance de la violence sexuelle, l’association Osez le féminisme critique le traitement médiatique de l’affaire DSK, qui ferait peu de cas de la plaignante. En fait-on trop autour de la présomption d’innocence de Dominique Strauss-Kahn ? Magali De Haas, membre du bureau de l’organisation féministe s’explique.
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Terrafemina : Qu’est-ce qui est choquant selon vous, dans le traitement qui est fait de l’affaire DSK dans les médias depuis quelques jours ?

Magali De Haas : Plusieurs choses nous ont frappé, et notamment dans les premiers jours, le peu de considération accordée à la présumée victime. Sa parole a été aussitôt méprisée par l’imagination de complots et de manipulations. On a tout de suite pensé qu’elle avait été payée pour faire tomber DSK. C’est un soupçon qui revient très souvent dans les affaires de violences faites aux femmes. La justice doit faire son travail et M. Strauss-Kahn bénéficier de la présomption d’innocence. Pour autant cette affaire révèle un certain mépris pour le viol en tant que phénomène de société.

TF : Les réseaux sociaux se sont aussi enflammés dans cette affaire, quelles dérives avez-vous constaté ?

M. D. H. : Cette affaire montre la prégnance de certaines idées reçues sur le viol. Nous déplorons le traitement nauséabond de cette histoire sur les réseaux sociaux. Les blagues sexistes ont afflué, une dépêche AFP a compilé les meilleurs morceaux et a été reprise par plusieurs médias. Cela minimise dangereusement le viol en tant que crime sexuel. Il ne faut pas confondre une simple affaire de mœurs (type adultère) et une plainte pour agression sexuelle. On a laissé entendre « qu’elle l’avait sans doute bien cherché », que le physique de la plaignante serait peu séduisant, et que DSK n’avait pas un « profil » de violeur. Cela prouve la méconnaissance du viol : 75 000 femmes sont violées chaque année en France et ce ne sont pas toutes des bombes sexuelles ! En outre dans 85% des cas la victime connaissait son agresseur. Il n’y a pas de violeur type, et toutes les catégories sociales sont représentées chez les criminels sexuels.

TF : Vous ne pensez pas que ce type de dérives est inévitable étant donné le statut de l’accusé ?

M. D. H. : La sidération et la célébrité de DSK participent à cette minimisation, c’est évident. Mais on observe couramment ce genre de réaction dans les affaires de crimes sexuels. Quand on entend que DSK « aurait pu être relâché, parce qu’après tout, il n’y a pas mort d’homme », il y a de quoi être choqué. Encore une fois nous parlons d’une plainte grave pour viol.

Le communiqué d’Osez le féminisme



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