Gaza : la secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères claque la porte du gouvernement

Publié le Mardi 05 Août 2014
Antoine Lagadec
Par Antoine Lagadec Journaliste
Gaza : la secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères claque la porte du gouvernement
Gaza : la secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères claque la porte du gouvernement
La Britannique Sayeeda Warsi, secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères, a annoncé sa démission du gouvernement mardi 5 août. Dans un message posté sur son compte Twitter, cette ancienne vice-présidente du parti conservateur explique ne plus supporter la politique de son gouvernement vis-à-vis de Gaza.
À lire aussi


« C’est avec un profond regret que j’ai écrit ce matin au Premier ministre pour lui remettre ma démission », a écrit Sayeeda Warsi sur le site de microblogging. L'actuelle secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères ne fait aucun mystère sur les raisons de son choix : « Je ne peux plus soutenir la politique du gouvernement sur Gaza », poursuit-elle dans le même message.


Dans sa lettre de démission, qu'elle publie également sur internet (lire ci-dessous), la secrétaire d’État estime que l'approche et le langage adoptés par son gouvernement « pendant la crise actuelle à Gaza sont moralement indéfendables, ne sont pas dans l'intérêt national du Royaume-Uni et auront un impact préjudiciable sur notre réputation internationale sur le long terme ».

Prise de position personnelle

Devenue la première femme musulmane secrétaire d’État au Royaume-Uni lors de l'arrivée de David Cameron au 10 Downing Street en 2010, Sayeeda Warsi avait déjà fait part de son indignation face à la position équivoque du Premier ministre sur les récentes incursions de l'armée israélienne à Gaza. Lundi, le porte-parole de David Cameron avait en effet refusé de dire si Israël se comportait de façon disproportionnée.

Depuis plusieurs semaines, Sayeeda Warsi n'a de cesse de décrier les opérations militaires menées par Israël sur son compte Twitter, comme le rappelle le Guardian. « Peut-on arrêter d'essayer de justifier le meurtre d'enfants. Peu importe notre politique, il ne peut y avoir aucune justification, mais seulement des regrets », avait-elle écrit le 24 juillet dernier.

Et le quotidien britannique de préciser que l'ancienne secrétaire du Parti conservateur faisait, depuis un mois, l'objet d'une intense campagne politique visant à lui faire quitter le gouvernement. Au delà du conflit israélo-palestinien, principal grief faite à cette fille d'immigrants pakistanais : avoir moqué l'exécutif dans une récente interview télévisée, en soulignant l'omniprésence de vieux amis de l'Eton College (fleuron des écoles publiques britanniques) dans l'entourage du Premier ministre.


Des conséquences politiques en Europe

Cette démission constitue le premier soubresaut politique européen directement imputé aux récentes interventions de l'armée israélienne. Depuis le début de l'offensive le 8 juillet dernier, plusieurs pays européens sont pourtant largement critiqués pour leur position attentiste face aux opérations menées par Tsahal dans la bande de Gaza.

En France, le conflit ne manque pas non plus d'attiser les tensions, François Hollande s'attirant les foudres de certains commentateurs. Le fondateur de Médiapart Edwy Plenel a ainsi publié une lettre pour s'élever contre la prise de position de François Hollande, qui avait « assuré le Premier Ministre israélien de sa solidarité ». Une autre tribune sur LeMonde.fr, signée par l'ancien président de MSF Rony Brauman, Régis Debray, Edgar Morin et Christiane Hessel intime au président de la République de donner une « réponse urgente et déterminée ».

Dans l'actu