Jack l'Éventreur enfin démasqué grâce à une analyse ADN ?

Publié le Lundi 08 Septembre 2014
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Jack l'Éventreur enfin démasqué grâce à une analyse ADN ?
Jack l'Éventreur enfin démasqué grâce à une analyse ADN ?
Après plus d'un siècle d'enquête et des dizaines de suspects interrogés, aurait-on enfin découvert qui se cache derrière Jack l'Éventreur ? C'est ce qu'affirme Russell Edwards, un détective amateur qui pense avoir trouvé en la personne d'un coiffeur-barbier polonais l'identité du meurtrier de Whitechapel grâce à des analyses ADN concordantes.
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À l'automne 1888, un mystérieux criminel, mondialement connu sous le pseudonyme de Jack l'Eventreur (Jack the Ripper en anglais), semait la panique dans le quartier populaire de Londres Whitechapel en assassinant sauvagement cinq prostituées.

Jusqu'ici jamais découverte malgré l'évocation de dizaines de suspects parmi lesquels le petit-fils de la reine Victoria ou Lewis Caroll, l'identité du serial killer a nourri pendant des années les fantasmes de multiples auteurs et réalisateurs. 126 années après les assassinats barbares de Whitechapel, il se pourrait enfin que l'un d'entre eux soit parvenu au but. Dans Naming Jack the Ripper, à paraître mardi 9 septembre outre-Manche, l'homme d'affaires Russel Edwards révèle l'identité de celui qui, selon lui, se cachait derrière le pseudonyme de Jack l'Éventreur : Aaron Kosminski, un coiffeur polonais dont l'échoppe se trouvait à moins de 200 mètres du lieu où a été découvert l'un des corps.

Une longue et minutieuse enquête

Convaincu de la culpabilité d'Aaron Kosminski, qui serait selon lui « définitivement, catégoriquement et absolument » le serial killer de Whitechapel, Russel Edwards, 48 ans, a mené durant sept ans une minutieuse enquête. Fasciné par l'histoire de Jack l'Éventreur, le détective amateur a débuté son investigation en mars 2007 lorsqu'il achète aux enchères un châle ensanglanté ayant appartenu à Catherine Eddowes, la quatrième victime de Jack l'Éventreur.

Tâchée de sang et très abîmée, l'étole décorée de marguerites, typique d'Europe de l'Est, aurait été récupéré en 1888 par Amos Simpson, l'un des officiers de police présents sur la scène de crime. Destiné à son épouse, qui n'a jamais voulu de ce sordide cadeau, le châle est resté dans la famille du policier, jusqu'à ce que l'un de ses héritiers ne décide de le vendre aux enchères. Désormais propriétaire de la pièce de tissus – qui, miracle, n'a jamais été lavée – Russel Edwards s'est associé au spécialise en biologie moléculaire Jari Louhelainen pour l'analyser.

À l'aide d'une caméra infrarouge et de lumière ultraviolette, Russel Edwards et le chercheur à l'université John Moores de Liverpool parviennent alors à mettre en évidence sur le châle des tâches de sang et des traces du rein de Catherine Eddowes, mais aussi, des traces de sperme. Leur reste alors à comparer l'ADN présent sur la pièce à conviction avec Karen Miller, une descendante de la victime, ainsi qu'avec une descendante de la sœur d'Aaron Kosminski. Miracle, les résultats concordent à deux reprises.

Un émigré polonais, coiffeur et… schizophrène

L'enquête menée par Russel Edwards mettrait donc (presque) fin au mystère entourant l'identité de Jack l'Éventreur. Si pour le moment, aucun autre spécialiste scientifique n'a corroboré la thèse défendue par l'homme d'affaires, tout semblerait néanmoins incriminer Aaron Kosminski. Cité dans les rapports de police, cet immigré juif polonais avant fui les pogroms russes au début des années 1880 et s'était installé dans le quartier de Whitechapel avec sa famille, où il tenait une échoppe de coiffeur-barbier. Jamais inquiété faute de preuve, il a cependant été interné pour démence peu après les meurtres sanglants pour avoir attaqué sa sœur avec un couteau. Il est décédé de la gangrène en 1919.