Kate Middleton est "trop mince" et a un "job bâtard", tacle Germaine Greer

Publié le Mardi 30 Septembre 2014
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Kate Middleton est "trop mince" et a un "job bâtard", tacle Germaine Greer
Kate Middleton est "trop mince" et a un "job bâtard", tacle Germaine Greer
Dans cette photo : Kate Middleton
Dans un entretien accordé à « Newsweek », l'auteure féministe Germaine Greer a estimé que Kate Middleton était « d'un anachronisme fou ». Vivant dans l'ombre de son mari William et « trop maigre », la duchesse de Cambridge aurait été « poussée à tomber enceinte une seconde fois ». Mais pourquoi tant de haine, Germaine ?
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Épouse modèle et mère dévouée, Kate Middleton serait-elle l'anti-modèle féministe ? Alors que la duchesse de Cambridge a annoncé au début du mois être enceinte de son deuxième enfant et vivre un début de grossesse difficile en raison de nausées aiguës, Newsweek Europe consacre cette semaine une grande enquête sur la famille royale britannique. Portée par un sondage réalisé auprès de la population britannique pour savoir comment est aujourd'hui perçue la monarchie, elle met surtout en lumière la place paradoxale qu'occupe Kate Middleton au sein de celle-ci, mais aussi dans le cœur des Britanniques.

Car si la duchesse de Cambridge est considérée comme une femme intelligente (pour 49% des sondés) qui garde le contrôle de sa vie (pour 64%), a une influence non négligeable sur William (pour 76%), la plupart des femmes (89%) interrogées ne troqueraient pour rien au monde leur quotidien pour la vie de château menée par Kate Middleton.

Princesse influente et intelligente qui a largement contribué – comme Diana avant elle – à faire entrer la monarchie dans la modernité, Kate Middleton reste pourtant, aux yeux des sujets de Sa Majesté, soumise à un protocole trop lourd qui bride sa personnalité et entrave sa prise de décisions personnelles.

« Un job bâtard » pour une princesse « trop mince »

Pour commenter les résultats paradoxaux du sondage, Newsweek a donné la parole à l'universitaire et scénariste féministe Germaine Greer. Si elle reconnaît que « Kate est beaucoup plus intelligente que le reste de la famille royale », son verdict sur le statut de la duchesse est sans appel. « Elle a été nommée par William. Elle a un job bâtard », estime Greer avant de poursuivre : « Cette jeune femme est trop mince. Pendant ce temps, elle vomit ses tripes et ne doit pas avoir été faite pour repasser par cela [une nouvelle grossesse] si vite. Ce n'est pas tellement qu'elle doive servir d'utérus, mais elle doit être une mère. J'ose espérer qu'après cette grossesse, elle va se dire : "pas plus". »

Ne s'arrêtant pas là, Germaine Greer juge qu'au contraire du symbole de la « femme moderne » par excellence, Kate Middleton est au contraire prise au piège par son statut de « femme du prince William ». « Kate n'est même pas autorisée à décorer ses propres maisons ! Même les épouses des présidents ont le droit de le faire. Le tout est d'un anachronisme fou. […] Kate n'est pas autorisée à avoir un quelconque intérêt dans la culture moderne […] Elle est conditionnée pour paraître absolument anodine. Elle ne peut pas faire ou dire quelque chose qui soit spontané. Elle a appris ce qu'elle a à faire et à dire et comment le faire et le dire. La spontanéité pourrait lui causer des ennuis. »

Évoquer le poids de Kate ne fait pas avancer le féminisme

Si en soi, Germaine Greer n'a pas totalement tort – qui peut penser que Kate Middleton prend seule chacune de ses décisions ? –, sa remarque sur la silhouette de Kate affaiblit considérablement son argumentation. Pire, « elle compromet son influence en tant que féministe », estime l'éditorialiste du Huffington Post UK Rachel Moss. D'autant que ce n'est pas la première fois que Germaine Greer est surprise à faire des remarques franchement déplacées sur le physique des femmes.

En 2008, c'est Michelle Obama qui en avait fait les frais dans un article paru dans The Guardian, et dans lequel Greer lui reprochait de porter « un tablier de boucher rouge » lors de l'élection présidentielle. Pire, en 2012, elle avait insulté en direct à la télévision l'ancien Premier ministre australien Julia Gillard en s'exclamant : « J'aimerais qu'elle se débarrasse de ses affreuses vestes, elles ne lui vont pas. Vous avez un gros cul Julia, faites avec. »

Pour Rachel Moss, ces commentaires insultants « ne sont guère ce qu'on attend d'une féministe ». Et de conclure : « Le féminisme est le combat pour l'égalité des droits, c'est remettre en question les points de vue de la société et la façon dont on traite les différents genres. En continuant de détourner l'attention des droits des femmes sur la taille des femmes, Germaine sape le mouvement même où elle a autrefois aidé à gagner en notoriété. Germaine, nous aimons votre féminisme au franc-parler, donc s'il-vous-plaît, revenez à ce que vous faites le mieux et cesser d'insulter les autres femmes. »

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