En Chine, on peut louer un amoureux virtuel

Publié le Vendredi 12 Décembre 2014
Eddy  Sabeba
Par Eddy Sabeba journaliste
En Chine, on peut louer un amoureux virtuel
En Chine, on peut louer un amoureux virtuel
Dans cette photo : Spike Jonze
Lasse des rencontres foireuses ? Les Chinois proposent une solution radicale : supprimer la rencontre. En effet, un récent service de location d'amoureux virtuels personnalisables fait florès dans le pays. Des relations imaginaires pour une société dans laquelle la solitude est bien réelle et où le célibat demeure très mal perçu.
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On arrête pas le progrès en Chine. Une entreprise propose un grand bond en avant sentimental en offrant la possibilité à ses clients de louer des amoureux(ses) virtuel(le)s. Avoir une relation amoureuse virtuelle serait « moins stressant », assure un article paru en novembre dans le journal cantonais Nandu Zhoukan, relayé, cette semaine, par Courrier International. Et le titre de vanter les mérites de ces amants imaginaires : « Quand vous en avez assez d'une personne, vous pouvez facilement en changer pour une autre ».

L'amour dure trois jours

L'objectif premier de ce service inédit : tromper l'ennui et surtout la solitude de millions de célibataires de l'Empire du Milieu. Le client, puisqu'il faut bien le nommer ainsi, peut personnaliser sa commande d'affection fictive à l'envi. Une « lolita », un homme style « sophistiqué », des discussions salaces, tout est possible, sauf se rencontrer, dans ce qui s'apparente à une transcription dans le réel du film Her de Spike Jonze (vidéo ci-dessous).



Nandu Zhoukan prend ainsi l'exemple de Mlle A. qui poursuit ses études à l'étranger et a fait le choix de commander un petit copain de type « dominant ». Pendant trois jours, son vrai/faux mec lui a tenu compagnie au téléphone et par chat. « Il lui rappelait quand c'était l'heure de manger ou de dormir (…) il lui a tenu compagnie tous les soirs au moment du coucher, en tenant compte du décalage horaire, avec des conversations sans tabou », précise Courrier International.

Papa et maman cherchent à caser leur progéniture

Un service qui a de quoi surprendre vu d'Occident, mais qui n'est pas aussi incongru dans une société chinoise où le célibat est souvent mal perçu. Surtout chez les trentenaires. Quand une femme n'est pas mariée à 27 ans, elle est qualifiée de « sheng nu », traduisez « celle dont on ne veut plus ». Résultat : les parents cherchent, à tout prix, à les caser au cours de grands « marchés » d'âmes esseulées davantage en quête d'un partenaire de vie que d'un partenaire amoureux. Histoire que papa, maman et la société leur lâchent la grappe.

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