Au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, des voix se sont élevées dans les médias afin de demander à la communauté musulmane de condamner ces attaques. On se souvient ainsi de la polémique créée par les propos de l’éditorialiste Ivan Rioufol, qui a provoqué les larmes de la militante Rokhaya Diallo en lui demandant de se « désolidariser » des terroristes.
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Le réalisateur Abdelkarim El-Fassi a conçu une vidéo pour montrer à quel point ce raisonnement est ridicule. Et pour ce faire, il a a fait appel à... des gosses. « Dutch Kids apologize for terrorism » montre en effet des adultes faisant la morale à des enfants en bas âge, accusés d’être complices par association d’actes horribles. Un garçonnet affublé d’un bonnet est comparé à des terroristes cagoulés, un blondinet est lié à Anders Breivik (le terroriste norvégien d'extrême droite qui avait perpétré les attentats du 22 juillet 2011 faisant 77 morts) en raison de la couleur de ses cheveux, etc… Chaque enfant est sommé de présenter ses excuses pour les actes terroristes commis par d’autres. A la fin de la vidéo, un adulte interroge un enfant :
« Tu penses que tu es un super-héros ou un méchant ? »
« Un méchant », répond celui-ci.
« Pourquoi ? », demande l’adulte.
« Parce que tu me l’as dit »
Pour Abdelkarim El-Fassi, il s’agit de démontrer par l’absurde la non-pertinence du principe de culpabilité par association. « Bien sûr, c’est totalement immoral et pédagogiquement irresponsable, et pourtant, en tant que société nous avons pratiqué cela à un niveau global pendant des années. Nous avons poussé certaines communautés à se sentir coupables pendant des années. », explique-t-il au journal The Independent.
Et le réalisateur de poursuivre : « Cela doit s’arrêter, ou alors le problème va gangrener les générations à venir. Je ne veux pas que mon neveu Hamza, qui apparaît dans le film, soit jugé responsable de choses qui n’ont rien à voir avec lui. C’est un Hollando-Marocain de la troisième génération. Il n’y a aucune raison pour qu’il soit traité différemment de ses camarades blancs. »
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