Coupe du Monde 2010 : un an après, le bilan

Publié le Dimanche 21 Août 2011
Coupe du Monde 2010 : un an après, le bilan
Coupe du Monde 2010 : un an après, le bilan
L’Afrique du Sud a célébré l'anniversaire de la finale de la première Coupe du Monde organisée sur le sol africain. Le bilan reste très mitigé : les pharaoniques stades de football ne seront jamais rentables et les projets censés aider les Sud-africains les plus défavorisés tardent encore à se concrétiser.
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Un an après la coupe du monde 2010 qui s'est déroulée en Afrique du Sud, le temps est venu de dresser un bilan. Selon le quotidien sud-africain Mail & Guardian, la FIFA aurait encaissé pas moins de 2,3 milliards d’euros uniquement pour le sponsoring et la vente des droits de télévision durant la Coupe du Monde de l'année dernière. Par ailleurs, les bénéfices sur la vente de billets auraient apporté un gain supplémentaire estimé à 534 millions d’euros, d'après une étude réalisée par PricewaterhouseCoopers.

Mais pour l'Afrique du Sud, les résultats s'avèrent beaucoup moins positifs. Les estimations des dépenses consacrées à la construction de nouveaux stades, à la modernisation des infrastructures de transport, aux services de sécurité et aux campagnes de marketing nécéssaires pour attirer un nombre suffisant de visiteurs pendant l’événement se chiffrent à 100 milliards de rands (10,5 milliards d’euros).

A l'aube du tournoi mondial, le Président Jacob Zuma annonçait avec fierté que l’événement planétaire allait faire grimper le produit intérieur brut de l'Afrique du Sud d’au moins un pourcent en 2010. A l'heure des comptes, on peut affirmer que cet optimisme était largement exagéré.

Les économistes du pays s’entendent pour conclure sur un résultat de seulement 0,2 à 0,3 % de croissance imputable à l'organisation.

L'édification des nouvelles infrastructures aura généré entre 150.000 et 200.000 nouveaux emplois malheureusement temporaires.

En attente de jours heureux, les nouveaux stades continuent à coûter de l’argent aux contribuables sud-africains et cette situation va perdurer encore plusieurs années. L’entretien du stade de Polokwane, l'un des plus petits , est valorisé cette année à 23 millions de rands (2,4 millions d'euros). L'administration locale doit contribuer à hauteur de 17 millions de rands (1,8 millions d'euros) pour assurer ce minimum vital.

Les autres enceintes neuves ou modernisées sont aussi déficitaires. Le Nelson Mandela Bay Stadium a certes la chance de voir une équipe évoluer à domicile ( le club de rugby Eastern Province Kings), mais ne pourra pas espérer l'équilibre financier avant trois ans.

Les pertes sont encore sévères pour les écrins les plus onéreux du Mondial. Le « Green Point » au Cap et le « Moses Mabhida » à Durban ont été érigés trop loin des quartiers affichant de nombreux amateurs de football, ils n'ont pas d'équipes à domicile et les formations de rugby n'arrivent pas à attirer les foules loin des lieux habituels.

Par ailleurs, les frais d'entretien et d'exploitation de Green Point se montent à 46,5 millions de rands (4,9 millions d'euros) par an. Un fonds de 560 millions de rands (59 millions d'euros) offert par la FIFA à l’Afrique du Sud en décembre dernier sert à financer les projets dont le but est le développement du football en Afrique du Sud mais aussi des initiatives d'éducation et des projets humanitaires.

L'intention louable de cette initiative est d'installer dans toute l'Afrique du Sud 52 terrains de football offrant de bonnes conditions de jeu avec du gazon artificiel et toute l'infrastructure utile. L'objectif est d'aider les jeunes issus de milieux défavorisés à développer leurs talents.

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