De la banlieue aux Francofolies : un documentaire "bienveillant"

Publié le Vendredi 19 Novembre 2010
De la banlieue aux Francofolies : un documentaire "bienveillant"
De la banlieue aux Francofolies : un documentaire "bienveillant"
Le documentaire « De la banlieue aux Francofolies », réalisé par Nils Tavernier, retrace le parcours des neuf lauréats du concours des Francofolies. Un film qui choisit l'arme de l'humour pour dessiner le visage d'une France multiculturelle et d'une banlieue sans cliché.
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« De la banlieue aux Francofolies », le documentaire réalisé par Nils Tavernier, retraçant le parcours des neuf groupes lauréats du concours France ô Folies, sera diffusé dimanche 21 novembre à 20h35 sur France ô. Ce film drôle et touchant dresse un tableau de la diversité dans lequel styles musicaux, personnalités et genres se mélangent. C’est une chronique de neuf artistes en devenir, issus de la banlieue en Ile-de-France, qui commence au Bataclan, lors de la remise des prix et les mènera sur la scène de la Rochelle.

Des portraits d'artistes
Meaux, Versailles, Mantes-la-Jolie, Evry, Asnières-sur-Seine, Saint-Ouen, Saint-Denis, Choisy-le-Roi, autant de villes évoquant le cliché bourgeois à celui de la cité "difficile". Chacune d'entre elles est représentée par un groupe incarnant un visage musical, une histoire différente. Le réalisateur nous livre un portrait haut en couleur de chacun de ces artistes. Mohamed, alias Dadmo, chanteur du groupe DR 93 est câbleur téléphonique parce qu'"il n'y a pas de CDI dans la musique". Manu, guitariste d'Anti-D est courtier en assurance et se sent parfois "skizophrène". Harold et Ronald, deux frères, membres du groupe Harold, sont également animateurs en centre de loisirs parce que "la musique ne remplit pas le frigo". Gandji est africaine et dans sa culture la musique est faite "pour enterrer les morts ou célébrer des naissances." Ruby, la chanteuse de Ruby Brune est également actrice et possède sa "marque de doudous pour adultes".

L'humour "bienveillant"
Niels Tavernier a suivi tous ces artistes pendant plus d'un mois, de leur victoire au Bataclan, sur les routes, jusqu'au concert de la Rochelle, mais également dans leur intimité. Il décrit son documentaire comme "un film bienveillant, qui permet de regarder des gens, d'être touché par des gens qui ne nous ressemblent pas forcément".
Tous les artistes se sont pris au jeu et se sont laissé filmer. Ils ont été un peu surpris et amusés de se voir à l'écran. Benoît des Yeux d'la tête s'est "senti comme un gamin" Fabien le chanteur d'Anti-D dit de Nils Tavernier qu'"il (les) a pris avec (leurs) contradictions, parfois c'est drôle, mais il ne se moque pas (d’eux), il (les) a mis en valeur."

Le fond allié à la forme
Le film aborde, sur un ton désinvolte la mauvaise image de la cité et du rap véhiculée par les médias, par des pics lancés sans y paraître. "C'est un film qui en cachette passe pas mal d'idées", selon les mots de Nils Tavernier. Mais ce film est avant tout une histoire de musique, de passion et de rencontre. Il se termine en "happy-ending", la fin de l'aventure Francofolies est marquée d'un bœuf improvisé par tous les artistes de l'aventure. Une image heureuse où les codes postaux et les origines culturelles n'importent pas mais où tous les styles musicaux se rencontrent.

Claire Sergent

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