Delphine Batho : sa rentrée sans langue de bois à l'Assemblée

Publié le Jeudi 05 Septembre 2013
Delphine Batho : sa rentrée sans langue de bois à l'Assemblée
Delphine Batho : sa rentrée sans langue de bois à l'Assemblée
Dans cette photo : François Hollande
Deux mois après sa démission forcée du gouvernement, la députée Delphine Batho a opéré sa rentrée sur les bancs de l'Assemblée mercredi. Un retour politique forcément remarqué, d'autant plus que l'ex-ministre en a profité pour faire paraître le même jour un entretien sans langue de bois dans le Nouvel Obs dans lequel elle revient sur les raisons de son limogeage.
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Elle a payé cher sa mésentente avec l’exécutif : en juillet dernier, Delphine Batho, alors ministre de l’Écologie, n’hésite pas à critiquer le budget alloué à son ministère qu’elle qualifie publiquement de « mauvais ». Alors qu’elle refuse de retirer ses propos, comme le lui demande François Hollande, la sanction tombe : l’ancienne protégée de Ségolène Royal est limogée du gouvernement. Deux mois plus tard, la députée des Deux-Sèvres opère sa rentrée politique en rejoignant, comme la Constitution l’autorise, les bancs de l’Assemblée. Un retour forcément remarqué, d’autant plus que comme l’ancienne ministre l’avait annoncé, elle a continué « à dire un certain nombre de choses haut et fort ». Ainsi le jour même de son retour dans l’Hémicycle, le Nouvel Observateur publiait une interview exclusive de l’ex-ministre dans laquelle elle revient sur « la vraie raison de (s)on départ ». 

« Un état d’esprit positif et combatif »

Pourquoi un tel clash avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault ? Delphine Batho pointe avant tout la réduction du budget de la sûreté nucléaire : « Il était prévu une baisse de 20 millions d'euros des crédits de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN). Le sujet risquait de devenir explosif dans la mesure où le gouvernement s'était engagé, le 30 mai, à l'Assemblée nationale, par ma voix, à ce que le financement de la sûreté nucléaire ne subisse aucune coupe », dévoile ainsi l’élue dans le Nouvel Obs. Autre motif de discorde : le sujet d’une possible privatisation d’EDF, dont la rumeur circulait au printemps dernier. « Je voulais que ces rumeurs insistantes soient démenties clairement. D'autant que le président d'EDF ne se prive pas de les alimenter », confie aujourd'hui Delphine Batho.

Dès mercredi, Malek Boutih, proche de la députée, estimait dans le Parisien qu’elle ne serait certainement pas accueillie à bras ouverts : « C’est sûr que certains vont faire la tête. Cela m’étonnerait que Bruno Le Roux lui déroule le tapis rouge », avait-il prévenu. Reste que Delphine Batho a participé à la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, se déclarant avant d’y entrer « dans un état d'esprit positif et combatif » et n’oubliant pas de faire savoir « qu’on allait encore l’entendre ».

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