Un député (sexiste et/ou éméché) imite la poule à l'Assemblée - vidéo

Publié le Mercredi 09 Octobre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Un député (sexiste et/ou éméché) imite la poule à l'Assemblée - vidéo
Un député (sexiste et/ou éméché) imite la poule à l'Assemblée - vidéo
Mardi 8 octobre, l'Assemblée nationale a une fois de plus été le théâtre d'un dérapage sexiste : en pleine intervention de la députée écologiste Véronique Massonneau, l'élu UMP Philippe Le Ray a cru bon d'imiter la poule. Un comportement « inacceptable » de la part d'élus de la République selon le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, qui a rappelé les députés à l'ordre.
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Est-ce un « repas trop arrosé », comme l'ont avancé certains élus, qui est à l'origine du comportement de Philippe Le Ray, mardi soir à l'Assemblée nationale ? Le député UMP de la deuxième circonscription du Morbihan s'est livré à un dérapage particulièrement sexiste en pleine séance parlementaire sur la réforme des retraites, s'attirant derechef les remontrances du président de l'Assemblée, Claude Bartolone.

Invitée à exprimer au micro son opposition à l'allongement de la durée de cotisation, la députée EELV Véronique Massonneau a été interrompue à deux reprises par le député Philippe Le Ray qui imitait le cri de la poule. Désarçonnée et visiblement exaspérée, l'élue a lancé : « Ça suffit ! Mais qui fait ça ? », avant de poursuivre : « Je ne suis pas une poule, c'est bon ! »




Un « comportement incroyable », digne d'une « cour de récréation », qui a contraint Claude Bartolone à suspendre la séance durant une minute, le temps que « chacun puisse retrouver son calme ». À la reprise, le président de l'Assemblée a sèchement rappelé à l'ordre le député UMP : « Il y a des choses dans cet hémicycle que je n'accepterai jamais. Que quelques parlementaires essayent de se transformer en oiseau lorsqu'un autre parlementaire s'exprime, ce n'est pas acceptable. Il y a des choses qui relèvent de notre responsabilité collective. Et n'allez pas après vous étonner qu'il puisse y avoir des voix pour les populistes si [les Français, ndlr] se rendent comptent que les élus de la République se comportent comme ils se comportent quelquefois. »

Mais c'est sur Twitter que les députés se sont le plus indignés, reprochant à Philippe Le Ray son acte de « sexisme dégradant ». Interviewée par i>Télé à la sortie de la séance, Véronique Massonneau a elle qualifié le comportement de Philippe Le Ray d'intolérable. Et de souligner qu'un déjeuner trop arrosé ne l'excuse en rien. « Ce n'est pas parce qu'il était éméché qu'il était sexiste, je pense qu'il l'est profondément. »

Le sexisme à l'Assemblée « doit être considéré comme un délit »

En représailles du comportement sexiste de Philippe Le Ray, les députés de la majorité sont arrivés en retard à la séance parlementaire de ce mercredi matin, provoquant la colère des députés de l'UMP. Ces derniers, dont le président du groupe Christian Jacob, ont d'ailleurs brièvement quitté l'hémicycle. De son côté, Claude Bartolone a réaffirmé, au nom des députés de la majorité, son « amitié » à Véronique Massonneau, et annoncé la convocation, ce jour à 16h15, des présidents de groupe « pour tirer les leçons des évènements qui se sont déroulés hier soir ».

Invitée à la Matinale de i>Télé ce mercredi, la députée de la Vienne Véronique Massonneau est revenue sur l'incident de la veille. « Les hommes ont encore du mal à voir une femme dans l'hémicycle », a-t-elle affirmé, avant de demander à ce que les remarques sexistes à l'Assemblée soient désormais « considérées comme un délit ».

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